Sutra du cœur
Sutra du cœur (extrait)
Le Maître Bouddha, étant parvenu à la parfaite Sagesse Suprême, vit que les agrégats, avec lesquels nous essayons de comprendre le Monde où nous vivons, sont artificiels et n’ont pas d’existence propre ; ce sont ces artifices, pris pour la réalité, qui sont causes de l’amertume et de la souffrance de tous les Hommes.
O disciple, la Forme n’est pas différente du Vide, ni le Vide de la Forme. La Forme EST Vacuité. La Vacuité EST Forme. Il en va de même pour les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience.
O disciple, toutes les choses dans ce monde se résolvent dans la Vacuité, elles ne viennent pas à l’Être, elles ne cessent pas d’Être, elles ne sont ni altérées, ni immaculées, elles n’augmentent ni ne diminuent. Ainsi, dans la Vacuité, il n’y a pas de formes, pas de sensations, de perceptions, de formations mentales, ni de conscience. Pas d’yeux, pas d’oreilles, pas de nez, de langue, de corps ni de mental. Pas de formes, pas de sons, pas d’odeurs, de goûts, de toucher, ni de pensées. Pas non plus de consciences de ces choses depuis l’œil jusqu’à la conscience mentale. En soi seul, il n’y a ni interdiction, ni permission, ni aucun des douze chaînons, ni mort, ni vieillissement, ni souffrance, ni cause de souffrance, ni science, ni savoir.
C’est en raison de cette Vacuité non-dualisante, ni artificielle, que les Éveillés, s’appuyant sur cette Sagesse Suprême, sont libérés des obstacles du mental. Comme ils sont libérés de ces attachements mentaux, ils n’ont ni voile, ni crainte. Ils sont libérés de toutes les perturbations et de toutes les illusions et à la fin parviennent à l’éveil parfait. C’est en appliquant la quintessence de cette Sagesse Suprême que tous les Réalisés des trois Temps réalisent l’Illumination Ultime.
Partez donc sur la Voie de la Sagesse Suprême avec le grand Verbe d’Incantation, ce Mantra Ultime ! Mantra suscitant la Connaissance, mantra incomparable, insurpassé, développant la faculté de mettre fin à toutes souffrances dans la Vérité sans faille. C’est pourquoi ce mantra qui ouvre la Voie de la Sagesse Suprême doit être prononcé ainsi :
Teyata – Gaté Gaté – Pâragaté – Pârasamgaté Bodhi Svâhâ
De cette façon, Aller Aller, Aller au delà, Aller complètement au-delà de vous même et entrer dans la lumière.
De cette façon, Allez, allez au-delà de la saisie immédiate de vos visions dualisantes, découvrez le sens originel et ultime de chaque chose pour accéder à l’éternité de l’Éveil, par la perfection de la Sagesse Suprême.
Pratiquer : Shiné ou Shamatha, Vipassana, Shunya et Samadhi.
Cela est ainsi !
Sa Sainteté le 14eme Dalai Lama explique le sutra du coeur :
Esprit sans repos
L’esprit sans repos
Tu te plains encore et encore,
de ce que ton esprit est sans repos,
mais regardes, voies avec quoi tu l’alimentes !
N’oublies pas, le nourrir des idées
d’un monde en perpétuel changement
ne peut le rendre stable.
Ton esprit ne connaîtra de paix, de calme,
que si tu l’amènes à s’établir dans l’Être (Atman, le soi),
qui seul est stable et paisible.
Normalité
Normalité
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Les personnes veulent généralement devenir d’autres personnes. Nous ne voulons pas accepter la plupart du temps qui nous sommes. Nous voyons l’herbe plus verte chez les autres mais rarement chez nous. Pourtant, quoi de mieux que de voir et ressentir, être présent, lorsque toutes nos capacités s’expriment avec fluidité, s’expriment de l’intérieur vers l’extérieur tout en trouvant leurs places, leur justesse naturelle. De même sur notre environnement, nous croyons que la nature n’est rien ou qu’elle se laisse faire. Mais au contraire la nature est en perpétuels changements, mouvements et dans un rythme bien précis et respectueux de son équilibre.
Voici quelques années en arrière, nous comprenions fortement que le rythme des saisons était nécessaire pour notre survie sur cette planète. Aujourd’hui le temps n’est pas plutôt entré dans l’hiver que nous voulons sortir du printemps. Il n’est pas plutôt arrivé en automne que nous regrettons l’été avec sa chaleur et ses plages. Car nous considérons que la normalité devrait être l’été. Dans tous les cas, ce que nous considérons bien pour nous, devrait être la normalité. Nous ne travaillons plus les mal-êtres, nous ne nous posons pas ou plus les questions pourquoi nous ne sommes pas bien dans telles ou telles situations. Nous accélérons et nous changeons de normalité avec cette accélération, perdant de vue le rythme de chaque chose, la musique de chaque événement et la vibration en toutes choses, nonobstant le fait, que nous nous perdons dans le consumérisme et les compétitions de celui qui va aller le plus vite. Ainsi les situations, les événements que nous vivons au quotidien n’ont pas le temps de se terminer que nous passons à autre chose et de ce fait, bien des énergies, bien des mouvements, bien des situations restent en suspens. (CF article Effets secondaires )
Un centenaire disait que pour vivre longtemps nous devons consommer des aliments de notre région ou de la région où nous sommes nés. Que nous devons boire de l’eau du même endroit d’où nous venons. Si tentés que nous croyons à la réincarnation ou encore à d’autres existences non terrestres, nous venons sur terre avec des énergies bien particulières, des « branchements » très particuliers et des intentions bien précises qui souvent au fil des années s’éloignent de nous ou plutôt, nous pourrions dire que ce sont nos choix qui nous éloignent de nos énergies, nos branchements, nos intentions, car nous ne pratiquons plus ou peu la conscience de ces énergies dont nous sommes pourvus. Nos énergies sont spécifiques à nous et seulement à nous. Lorsque nous absorbons dans notre corps des substances alimentaires ou même de l’émotion (c’est aussi de l’absorption), que nous absorbions par le sensitif ou toutes autres formes d’absorption dont nous disposons et de quelque nature que ce soit, cela perturbe pas forcément en mal, mais cela perturbe, modifie, sensibilise aussi notre stabilité naturelle. Cela modifie nos énergies et notre corps doit faire preuve d’adaptation pour rétablir la fluidité. Nous pourrions dire qu’il y a encore des stimuli, des besoins de notre véhicule, le corps humain, de trouver rapidement une solution à tout ce stress, nous prouvant qu’il est nécessaire d’aller plus vite pour résoudre ces mal-êtres. Et lorsque ces mal-êtres nous paraîtront résolus, alors nous pourrons nous reposer dans notre zone de confort et de bien-être ?
Où est la normalité dans ces cas ? Est-ce la fluidité qui peut nous paraître être un repos, de l’espace, de la tranquillité du fait de cet espace, ou le changement qui nous fait nous adapter à chaque seconde ?
Est-ce nos croyances ou celles des autres qui font que cette normalité est un bien-être ou plutôt une mise en sécurité pour nous ?
Top 27 Aliments alcalins par William Krasowsky
Le top 27 des aliments alcalins (Mangez-en plus pour prévenir le cancer, l’obésité et les maladies cardiaques)
Le top 27 des aliments alcalins sur Terre
Par : William Krasowsky
Voir aussi l’article lesintuitions.com : L’Alimentation équilibrée
Voir aussi l’article lesintuitions.com : Le principe du pH
La restauration rapide et la malbouffe ont envahi notre société, nous rendant dépendants de ce genre de nourriture. Bien loin de la seule nocivité des ingrédients que contiennent les produits vendus dans les « fast-foods », ce style alimentaire déséquilibre le pH de notre corps. Découvrez donc les aliments alcalins à consommer pour contrer ces effets néfastes !
Le corps humain nécessite la consommation d’aliments alcalins pour le bon fonctionnement de l’organisme. Car quand nous mangeons des aliments acides, le pH dans notre sang change d’un niveau alcalin normal à un niveau d’acidité dangereux. Cela affecte le système immunitaire et nous rend vulnérable face aux maladies.
Les petites morts
Les petites morts
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Les petites morts sont des schémas qui nous poussent à nous faire croire que nous allons mourir. Parfois consciemment et parfois inconsciemment. Parfois cela relève d’une absence de reconnaissance, d’un manque, que l’on attribue à une absence de vie. Parfois cela vient d’un jugement personnel face à une situation et nous plongeons dans un vide que nous traduisons par une absence de vie. Mais cette reconnaissance, ce manque, ce vide sont fondés par quoi, sur quoi ? le système parental ? le système éducatif ? Le jugement du monde emprunt d’influence familiale et que nous persistons à continuer d’appliquer au fil de nos expériences ?
Je dirai peu importe car un système de reconnaissance basé sur l’extérieur de nous est voué à l’échec et à des blessures si profondes, qu’il pourra être difficile de les voir et/ou de s’en libérer. Difficile ne veut pas dire impossible, mais veut dire qu’une libération pourra être longue. Difficile, jusqu’à ce que nous posions un regard, une conscience sur ce que nous croyions mentalement absurde au premier abord et un peu plus tard, qui prendra le chemin de la libération de ces schémas installés, le temps que la compréhension s’installe. Ces schémas ne nous entraînent pas toujours dans l’extrême, c’est à dire vers ce sentiment de mort ou de vide profond, mais peuvent nous positionner dans une espèce de dépression, de pensées mélancoliques, d’une impression de tourner en rond, d’avoir un petit vélo dans la tête, d’être en prison etc….
Nous apprenons à juger par rapport à ce que cela nous rapporte et nous considérons que si cela ne nous rapporte rien alors il n’y a pas de vie. Nous n’apprenons pas à juger par rapport au besoin de la situation présente. C’est à dire si ce que nous faisons, si ce que nous générons autour de nous est juste et si cela génère du bien être pour nous et autour de nous. Nous n’apprenons pas non plus à regarder et surtout à trouver par nous même, les solutions de notre vie quotidienne. Nous forgeons notre jugement emprunt d’influences mentales, de déductions et tout cela dénué de perception, parfois même dénué d’observation. Tout au plus nous nous essayons dans cette observation accompagnée d’une recherche de solution personnelle au travers du système éducatif, mais pour de courtes périodes et comme outils ponctuels. Trouver ne veut pas dire appliquer un concept, une manière, mais bien de créer notre propre manière, notre propre concept en fonction de ce que l’on perçoit, de ce que l’on pressent, en fonction de nos intuitions et de nos observations et dans le respect des acteurs de la situation, dans le respect de la situation elle même et de sa demande.
Expériences
Expériences
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Le Bouddha a enseigné que la méditation est le moyen d’atteindre la réalisation. Pour prendre un exemple, supposons que quelqu’un n’ait jamais mangé de miel. On ne peut convaincre cette personne qu’il est sucré, simplement en lui répétant que tel est le cas.
Même si cette personne comprends le sens des mots employés, tant qu’elle ne l’aura pas goûté, elle ne fera pas l’expérience de sa douceur.
En ce qui concerne le Dharma, même si nous recevons les enseignements et y réfléchissons pendant longtemps, tant que nous ne les appliquons pas dans la méditation, nous ne pouvons les intégrer.
THRANGOU RINPOCHE.
La pratique est primordiale. Chaque expérience doit se faire en temps et en heure. Précipiter les choses ne causera que désagrément et fera naître d’autres effets.
Nous ne sommes pas venus ici pour tout tester, tout expérimenter, sauf si nous en faisons le choix. Mais est-ce un réel choix ?
Nous sommes venus pour faire certaines expériences. A chaque mouvement, la nature cherche la voie du milieu, celle de l’équilibre. Ainsi un esprit en mouvement rencontrera le mouvement. Ainsi un corps en mouvement, rencontrera le mouvement. Qu’il soit intérieur, subtile ou encore extérieur, le mouvement existe bel et bien. Même lorsque nous nous arrêtons ou plutôt même lorsque nous semblons nous arrêter. Le mouvement attire le mouvement et parfois pas celui que l’on souhaite. En d’autres termes nous devons méditer sur ce qui est bon pour nous au moment où nous l’expérimentons. Si cette faculté de mouvement est en symbiose avec la ou les situations que nous vivons ainsi que nous même, alors ce mouvement fera parti d’un tout et nous bénéficierons d’effets positifs.
Savoir renoncer à une situation parce que nous ne sommes pas prêt est aussi efficace que d’expérimenter une situation, parce que nous ressentons la nécessité forte intérieure de le faire. Non point parce que cela nous rapportera quelque chose mais bien parce qu’un élan intérieur nous guide. Non point parce que nous sommes tenaillés par la possession ou l’envie d’avoir, de posséder ou parfois même, le simple fait d’expérimenter pour expérimenter, mais bien parce qu’une communication subtile, un appel intérieur, une intimité naissante s’installe. Et pour reconnaître cela en nous, nous devons nous connaître, nous regarder, nous voir et installer une pratique de notre intimité profonde.
Sutra des joyaux
Sutra des joyaux
Vous tous, les esprits de la terre ou des cieux ici assemblés, prêtez attention. Puissiez vous être heureux et écouter attentivement.
Ecoutez, tous esprits, soyez bienveillants pour la race des hommes qui vous donnent du mérite par leurs offrandes jour et nuit. Protégez-la donc de toutes vos forces.
Quoiqu’il existe dans ce monde, ou dans un autre monde, ou dans les cieux, si précieux que ce soit, rien ne peut égaler le Tathâgata.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Le Cakya Muni dans sa parfaite tranquillité a prêché la doctrine de la paix parfaite.
Ce joyau excellent se trouve dans le Dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
La méditation pure, ininterrompue, enseignée par le Bouddha, ne peut être égalée par aucune autre méditation.
Ce joyau excellent se trouve dans le dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Les quatre sortes de fidèles disciples qui sont divisés en huit classes, formant quatre paires loués par les vertueux, sont dignes de recevoir les offrandes. Ce qui leur sera donné portera un grand fruit.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Ceux qui, l’esprit fermement établi, avancent dans l’enseignement de Gautama ont obtenu le plus haut Nibbana. Obtenant cette paix ils s’en réjouissent.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Ainsi qu’une borne bien établie en terre n’est pas ébranlée par le vent des quatre directions, tel est le sage qui a pénétré les Quatre Nobles Vérités.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette Vérité que tous les êtres soient heureux.
Celui qui a compris le sens des Quatre Nobles Vérités bien enseignées par Lui, à la profonde sagesse, bien qu’il ne soit pas totalement libéré il est assuré de n’avoir pas une huitième renaissance.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Simultanément avec la perception du Sentier, ayant la vision éclairée, il se sépare de trois choses : l’illusion du « moi », le doute, la croyance aux rites et cérémonies. Il ne peut renaître dans les quatre états malheureux. Il est incapable de commettre les six grands crimes.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Même s’il fait quelque mal, avec le corps, la parole ou l’esprit, il est incapable de le dissimuler, car c’est impossible pour celui qui est entré dans le sentier.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Comme la forêt qui s’épanouit dans toutes ses fleurs au printemps, tel est le Dhamma menant au Nibbâna prêché par le Bouddha, par compassion pour tous les êtres. Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Excellent parmi les excellents, qui donne et qui apporte ce qui est excellent, l’Incomparable a prêché le Dhamma incomparable.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Le passé est détruit, le futur indéterminé, leur esprit sans passions est détaché du devenir, ils ont détruit la graine, les désirs sont absents, les Sages se sont éteins comme une lampe sans huile.
Ce joyaux excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Sutras – Culamalunkya Sutta
Culamalunkya Sutta
(extrait du Majjhima Nikaya – sutta n°140)
Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le vihara fondé par Anathapindika, au parc Jeta, près de la ville de Savatthi.
Un jour, alors que le bikkhu Malunkyaputta était dans une méditation solitaire, l’idée suivante lui vint à la pensée :
L’univers est-il éternel ou est-il non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t-il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas. Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.
J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.
S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors en rejetant l’entraînement je redescendrai dans la vie laïque.
Dans l’après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, le bikkhu Malunkyaputta s’approcha du Bhâgavat.
S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat, puis s’assit à l’écart sur un côté et dit :
ô Bhâgavat, lorsque j’étais dans une méditation solitaire, l’idée suivante me vint à la pensée : « L’univers est-il éternel ou non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t’il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas.
Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.
J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.
S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors, en rejetant l’entraînement, je redescendrai dans la vie laïque. »
ö Bhâgavat, si le Bhâgavat sait que l’univers est éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat sait que l’univers n’est pas éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat ne sait pas si l’univers est éternel ou non, alors quand une personne ne sait pas, ne voit pas, elle doit dire par honnêteté : « Je ne sais pas, je ne vois pas. » Le bikkhu Malunkyaputta répète la même phrase concernant les autres opinions.
Le Bhâgavat dit :
Ô Malunkyaputta, est-ce que je vous ai jamais dit : « Venez Malunkyaputta, pratiquez la conduite parfaite sous ma direction et je vous expliquerai si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? »
Non, Bhâgavat.
Alors, ô Malunkyaputta, est-ce que vous m’avez jamais promis :
« Bhâgavat, je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat et le Bhâgavat m’expliquera si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? «
Sutras – Culasunatta Sutta
Culasunatta Sutta
Sur la notion de vacuité
Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait à la résidence monastique fondée par Migara-Mata, dans le vihâra de l’Est, près de la ville de Savatthi. Un après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, l’Ayasmanta Ananda s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat et s’assit à l’écart sur un côté.
S’étant assis à l’écart sur un côté, l’Ayasmanta Ananda dit au Bhâgavat :
Une fois, ô Bhâgavat, vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagaraka au pays des Sakyas.
En ce temps-là, j’ai entendu, étant en face de lui, le Bhâgavat qui disait :
« Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité, maintenant j’y demeure davantage. » Je pense, ô Bhâgavat, que j’ai entendu ainsi correctement, que j’ai compris ainsi correctement.
Le Bhâgavat dit : Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsi est correct ; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant, tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j’y demeure davantage. Tout comme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vide d’éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d’or et d’argent, est vide d’assemblées d’hommes et de femmes. Seulement elle est non vide du caractère unique fondé sur l’ordre des bikkhus.
De même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant le village, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perception concernant la forêt. Sa pensée s’y plaît, sa pensée s’y établit, sa pensée s’y libère. Alors, il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant le village. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception
concernant la forêt. »
Alors il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant le village. Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. »
De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. »
Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Tout comme, ô Ananda, une peau de bœuf, bien étendue par cent chevilles, dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et les marécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines, etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plonge dans la perception concernant la terre. Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.
Alors il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre. »
Alors, il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Cette perception est vide de la perception concernant la forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. » De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. » Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant la terre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la » sphère de l’espace infini ». Sa pensée plonge dans la perception concernant la « sphère de l’espace infini ». Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.
Sutras – Indriyabhâvanâ
Indriyabhâvanâ Sutta
Le développement des facultés sensorielles
Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le parc de Mukhelu, près de Kajangala. Un jour, un jeune homme nommé Uttara, élève du brahmane Parasariya, s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis s’assit à l’écart sur un côté. Le Bhâgavat s’adressa au jeune homme Uttara et demanda : Est- ce que, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?
– Oui, ô vénérable Gotama. Le brahmane Parasariya adresse un enseignement sur le développement des facultés sensorielles.
De quelle façon, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse-t-il à ses élèves son enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?
Le jeune homme Uttara répondit : Il ne faut pas voir les formes matérielles par les yeux. Il ne faut pas écouter les sons par les oreilles. C’est ce que, ô vénérable Gotama, le brahmane Parasariya enseigne à ses élèves sur le développement des facultés sensorielles.
Le Bhâgavat dit : « Ainsi donc, ô Uttara, selon l’enseignement du brahmane Parasariya, un aveugle est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée et un sourd est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée, car l’aveugle ne voit pas les formes matérielles par ses yeux et le sourd n’écoute pas les sons par ses oreilles! »
Lorsque le Bhâgavat se fut exprimé ainsi, le jeune homme Uttara, élève dubrahmane Parasariya, resta assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.
Le Bhâgavat constata alors que le jeune homme Uttara, élève du brahmane Parasariya, restait assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.
Pendant cette discussion, l’Ayasmanta Ananda était assis auprès du Bhâgavat.
Le Bhâgavat s’adressa à l’Ayasmanta Ananda et dit : « Ô Ananda, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un certain enseignement sur le développement des facultés sensorielles. Cependant, ô Ananda, dans la discipline des êtres nobles, l’incomparable méthode du développement des facultés sensorielles est une autre chose. »
L’Ayasmanta Ananda dit : « Le bon moment est arrivé, ô Bhâgavat, le bon moment est arrivé pour expliquer l’incomparable développement des facultés sensorielles selon la discipline des êtres nobles. Ayant écouté les paroles du Bhâgavat, les disciples les garderont dans leur mémoire. »
« Très bien, ô Ananda. Ecoutez donc attentivement. Je vais parler, dit le Bhâgavat. »
« Bien, ô Bhâgavat « , répondit l’Ayasmanta Ananda.
Le Bhâgavat dit : Quel est, ô Ananda, l’incomparable développement des facultés sensorielles dans la discipline des êtres nobles ? Ô Ananda, lorsqu’un disciple voit une forme matérielle par ses yeux, il se produit chez lui une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable. Le disciple le sait selon la réalité : « Voici une sensation agréable qui se produit chez moi. Voici une sensation désagréable qui se produit chez moi. Voici une sensation à la fois agréable et désagréable qui se produit chez moi. »
Cette sensation se produit puisqu’elle est un fait conditionné ; elle est un fait grossier ; c’est un effet qui est produit par des causes. (Cependant), c’est l’indifférence mondaine qui est pure, qui est excellente. Lorsqu’il réfléchit ainsi, la sensation agréable, ou la sensation désagréable, ou la sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe chez lui. Enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.
Tout comme, ô Ananda, un homme qui peut voir, ayant les yeux ouverts, les ferme ou, ayant les yeux fermés, les ouvre, de même, ô Ananda, c’est avec une telle vitesse, une telle rapidité, une telle aisance qu’une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe et, enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.
Tel est, ô Ananda, le développement de la faculté sensorielle concernant les formes matérielles connaissables par les yeux.