Archives mensuelles : juin 2017

Sutra des joyaux

Sutra des joyaux

Vous tous, les esprits de la terre ou des cieux ici assemblés, prêtez attention. Puissiez vous être heureux et écouter attentivement.
Ecoutez, tous esprits, soyez bienveillants pour la race des hommes qui vous donnent du mérite par leurs offrandes jour et nuit. Protégez-la donc de toutes vos forces.
Quoiqu’il existe dans ce monde, ou dans un autre monde, ou dans les cieux, si précieux que ce soit, rien ne peut égaler le Tathâgata.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Le Cakya Muni dans sa parfaite tranquillité a prêché la doctrine de la paix parfaite.
Ce joyau excellent se trouve dans le Dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

La méditation pure, ininterrompue, enseignée par le Bouddha, ne peut être égalée par aucune autre méditation.
Ce joyau excellent se trouve dans le dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Les quatre sortes de fidèles disciples qui sont divisés en huit classes, formant quatre paires loués par les vertueux, sont dignes de recevoir les offrandes. Ce qui leur sera donné portera un grand fruit.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Ceux qui, l’esprit fermement établi, avancent dans l’enseignement de Gautama ont obtenu le plus haut Nibbana. Obtenant cette paix ils s’en réjouissent.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Ainsi qu’une borne bien établie en terre n’est pas ébranlée par le vent des quatre directions, tel est le sage qui a pénétré les Quatre Nobles Vérités.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette Vérité que tous les êtres soient heureux.

Celui qui a compris le sens des Quatre Nobles Vérités bien enseignées par Lui, à la profonde sagesse, bien qu’il ne soit pas totalement libéré il est assuré de n’avoir pas une huitième renaissance.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Simultanément avec la perception du Sentier, ayant la vision éclairée, il se sépare de trois choses : l’illusion du « moi », le doute, la croyance aux rites et cérémonies. Il ne peut renaître dans les quatre états malheureux. Il est incapable de commettre les six grands crimes.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Même s’il fait quelque mal, avec le corps, la parole ou l’esprit, il est incapable de le dissimuler, car c’est impossible pour celui qui est entré dans le sentier.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Comme la forêt qui s’épanouit dans toutes ses fleurs au printemps, tel est le Dhamma menant au Nibbâna prêché par le Bouddha, par compassion pour tous les êtres. Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Excellent parmi les excellents, qui donne et qui apporte ce qui est excellent, l’Incomparable a prêché le Dhamma incomparable.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

Le passé est détruit, le futur indéterminé, leur esprit sans passions est détaché du devenir, ils ont détruit la graine, les désirs sont absents, les Sages se sont éteins comme une lampe sans huile.
Ce joyaux excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.

 

 

Sutras – Culamalunkya Sutta

Culamalunkya Sutta
(extrait du Majjhima Nikaya – sutta n°140)

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le vihara fondé par Anathapindika, au parc Jeta, près de la ville de Savatthi.
Un jour, alors que le bikkhu Malunkyaputta était dans une méditation solitaire, l’idée suivante lui vint à la pensée :
L’univers est-il éternel ou est-il non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t-il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas. Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.

J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.
S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors en rejetant l’entraînement je redescendrai dans la vie laïque.

Dans l’après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, le bikkhu Malunkyaputta s’approcha du Bhâgavat.
S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat, puis s’assit à l’écart sur un côté et dit :
ô Bhâgavat, lorsque j’étais dans une méditation solitaire, l’idée suivante me vint à la pensée : « L’univers est-il éternel ou non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t’il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas.

Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.
J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.

S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors, en rejetant l’entraînement, je redescendrai dans la vie laïque. »

ö Bhâgavat, si le Bhâgavat sait que l’univers est éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat sait que l’univers n’est pas éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat ne sait pas si l’univers est éternel ou non, alors quand une personne ne sait pas, ne voit pas, elle doit dire par honnêteté : « Je ne sais pas, je ne vois pas. » Le bikkhu Malunkyaputta répète la même phrase concernant les autres opinions.

Le Bhâgavat dit :
Ô Malunkyaputta, est-ce que je vous ai jamais dit : « Venez Malunkyaputta, pratiquez la conduite parfaite sous ma direction et je vous expliquerai si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? »

Non, Bhâgavat.

Alors, ô Malunkyaputta, est-ce que vous m’avez jamais promis :
« Bhâgavat, je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat et le Bhâgavat m’expliquera si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? « 

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Sutras – Culasunatta Sutta

Culasunatta Sutta
Sur la notion de vacuité

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait à la résidence monastique fondée par Migara-Mata, dans le vihâra de l’Est, près de la ville de Savatthi. Un après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, l’Ayasmanta Ananda s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat et s’assit à l’écart sur un côté.
S’étant assis à l’écart sur un côté, l’Ayasmanta Ananda dit au Bhâgavat :
Une fois, ô Bhâgavat, vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagaraka au pays des Sakyas.

En ce temps-là, j’ai entendu, étant en face de lui, le Bhâgavat qui disait :
« Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité, maintenant j’y demeure davantage. » Je pense, ô Bhâgavat, que j’ai entendu ainsi correctement, que j’ai compris ainsi correctement.
Le Bhâgavat dit : Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsi est correct ; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant, tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j’y demeure davantage. Tout comme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vide d’éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d’or et d’argent, est vide d’assemblées d’hommes et de femmes. Seulement elle est non vide du caractère unique fondé sur l’ordre des bikkhus.

De même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant le village, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perception concernant la forêt. Sa pensée s’y plaît, sa pensée s’y établit, sa pensée s’y libère. Alors, il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant le village. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception
concernant la forêt. »

Alors il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant le village. Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. »

De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. »
Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Tout comme, ô Ananda, une peau de bœuf, bien étendue par cent chevilles, dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et les marécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines, etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plonge dans la perception concernant la terre. Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.

Alors il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre. »

Alors, il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Cette perception est vide de la perception concernant la forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. » De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. » Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant la terre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la  » sphère de l’espace infini ». Sa pensée plonge dans la perception concernant la « sphère de l’espace infini ». Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.

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Sutras – Indriyabhâvanâ

Indriyabhâvanâ Sutta
Le développement des facultés sensorielles

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le parc de Mukhelu, près de Kajangala. Un jour, un jeune homme nommé Uttara, élève du brahmane Parasariya, s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis s’assit à l’écart sur un côté. Le Bhâgavat s’adressa au jeune homme Uttara et demanda : Est- ce que, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?

– Oui, ô vénérable Gotama. Le brahmane Parasariya adresse un enseignement sur le développement des facultés sensorielles.

De quelle façon, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse-t-il à ses élèves son enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?

Le jeune homme Uttara répondit : Il ne faut pas voir les formes matérielles par les yeux. Il ne faut pas écouter les sons par les oreilles. C’est ce que, ô vénérable Gotama, le brahmane Parasariya enseigne à ses élèves sur le développement des facultés sensorielles.

Le Bhâgavat dit : « Ainsi donc, ô Uttara, selon l’enseignement du brahmane Parasariya, un aveugle est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée et un sourd est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée, car l’aveugle ne voit pas les formes matérielles par ses yeux et le sourd n’écoute pas les sons par ses oreilles! »

Lorsque le Bhâgavat se fut exprimé ainsi, le jeune homme Uttara, élève dubrahmane Parasariya, resta assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.

Le Bhâgavat constata alors que le jeune homme Uttara, élève du brahmane Parasariya, restait assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.

Pendant cette discussion, l’Ayasmanta Ananda était assis auprès du Bhâgavat.

Le Bhâgavat s’adressa à l’Ayasmanta Ananda et dit : « Ô Ananda, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un certain enseignement sur le développement des facultés sensorielles. Cependant, ô Ananda, dans la discipline des êtres nobles, l’incomparable méthode du développement des facultés sensorielles est une autre chose. »

L’Ayasmanta Ananda dit : « Le bon moment est arrivé, ô Bhâgavat, le bon moment est arrivé pour expliquer l’incomparable développement des facultés sensorielles selon la discipline des êtres nobles. Ayant écouté les paroles du Bhâgavat, les disciples les garderont dans leur mémoire. »

« Très bien, ô Ananda. Ecoutez donc attentivement. Je vais parler, dit le Bhâgavat.  »

« Bien, ô Bhâgavat « , répondit l’Ayasmanta Ananda.

Le Bhâgavat dit : Quel est, ô Ananda, l’incomparable développement des facultés sensorielles dans la discipline des êtres nobles ? Ô Ananda, lorsqu’un disciple voit une forme matérielle par ses yeux, il se produit chez lui une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable. Le disciple le sait selon la réalité : « Voici une sensation agréable qui se produit chez moi. Voici une sensation désagréable qui se produit chez moi. Voici une sensation à la fois agréable et désagréable qui se produit chez moi. »

Cette sensation se produit puisqu’elle est un fait conditionné ; elle est un fait grossier ; c’est un effet qui est produit par des causes. (Cependant), c’est l’indifférence mondaine qui est pure, qui est excellente. Lorsqu’il réfléchit ainsi, la sensation agréable, ou la sensation désagréable, ou la sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe chez lui. Enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.

Tout comme, ô Ananda, un homme qui peut voir, ayant les yeux ouverts, les ferme ou, ayant les yeux fermés, les ouvre, de même, ô Ananda, c’est avec une telle vitesse, une telle rapidité, une telle aisance qu’une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe et, enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.

Tel est, ô Ananda, le développement de la faculté sensorielle concernant les formes matérielles connaissables par les yeux.

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Sutras – Dhammapada Sutta

Dhammapada Sutta

Paroles de vérité (Textes courts)

Tous les états mentaux ont l’esprit avant-coureur ; ils ont été créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un mauvais esprit, la souffrance le suit d’aussi près que la roue suit le sabot du bœuf tirant le char. Tous les états mentaux ont l’esprit avant-coureur ; ils ont été créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un esprit purifié, le bonheur l’accompagne d’aussi près que son ombre est inséparable.

« Il m’a vilipendé, il m’a maltraité, il m’a vaincu, il m’a volé ». Chez ceux qui accueillent de telles pensées, la haine ne s’éteint jamais.

« Il m’a vilipendé, il m’a maltraité, il m’a vaincu, il m’a volé ». Chez ceux qui n’accueillent jamais de telles pensées, la haine s’apaise.

En vérité, la haine ne s’apaise jamais par la haine, la haine s’apaise par l’amour, c’est une loi universelle. La plupart des hommes oublient que nous mourrons tous un jour. Pour ceux qui y pensent, la lutte est apaisée. Ceux qui prennent l’erreur pour la vérité et la vérité pour l’erreur, ceux qui se nourrissent dans les pâturages des pensées fausses, ceux-là n’arriveront jamais au réel.

Mais ceux qui prennent la vérité comme vérité et l’erreur comme erreur, ceux qui se nourrissent dans les pâturages des pensées justes, ceux-là, arriveront au réel.

De même que la pluie rentre dans une maison dont le chaume est disjoint, de même que la pluie ne rentre pas dans une maison bien couverte ainsi la passion pénètre un esprit non développé. De même, la pluie n’entre pas dans une maison bien couverte de chaume, ainsi la passion ne pénètre pas un esprit bien développé.

L’être bienfaisant se réjouit dans ce monde et se réjouit dans l’autre. Dans les deux états, il se réjouit. Il est content et extrêmement heureux quand il voit ses actes purs.

La vigilance (appamâda)

La vigilance est le sentier de l’immortalité. La négligence est le sentier de la mort. Ceux qui sont vigilants ne meurent pas. Ceux qui sont négligents sont déjà morts.

Comprenant bien cette idée, les sages vigilants qui suivent la voie des nobles, se réjouissent dans la vigilance.

Ceux qui sont sages, méditatifs, persévérants sans relâche, atteignent au Nibbana qui est la félicité suprême.

De celui qui est énergique, attentif, pur en ses actions, qui agit d’une manière réfléchie, se contrôle, vit avec droiture, qui est vigilant, la bonne renommée s’accroît.

Par sa diligence, sa vigilance, sa maîtrise de soi, l’homme sage doit se faire une île que les flots ne pourront jamais submerger. Les insensés par leur manque de sagesse, s’abandonnent à la négligence. Le sage garde la vigilance comme la richesse la plus précieuse. Ne vous laissez pas aller à la négligence, ni aux plaisirs des sens. Celui qui est adonné à la méditation obtient la grande joie. Vigilant parmi les négligents, éveillé parmi les somnolents, le sage avance comme un coursier laissant derrière lui la haridelle.

Par la vigilance, Indra, s’est éveillé, s’est élevé au plus haut rang des dieux. On loue la vigilance, on blâme la négligence. Le bhikkhu qui s’attache à la vigilance et qui redoute la négligence, avance comme le feu, brûlant ses entraves grandes et petites. Le bhikkhu qui s’attache à la vigilance et qui redoute la négligence ne peut plus déchoir. Il s’approche du Nibbana. Le sage redresse son esprit instable et incertain. De même que celui qui fabrique des flèches veille à ce qu’elles soient bien droites, de même le sage redresse son esprit instable et incertain, difficile à garder, difficile à contrôler. De même qu’un poisson rejeté hors de l’eau, notre esprit tremble quand il abandonne le royaume de Mara (le domaine des passions).

L’esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L’esprit dompté assure le bonheur. Que le sage reste maître de son esprit car il est subtil et difficile à saisir et il court où il veut. Un esprit contrôlé assure le bonheur. Errant au loin, solitaire, sans corps et caché très profondément, tel est l’esprit. Ceux qui parviennent à le soumettre, se libèrent des entraves de Mara. Chez celui dont l’esprit est inconstant, qui ignore la vraie loi et manque de confiance, la sagesse n’atteint pas la plénitude.

Celui dont l’esprit n’est pas agité ni troublé par le désir, celui qui est au-delà du bien et du mal, cet homme éveillé ne connaît pas la crainte. Quoi qu’un ennemi puisse faire à son ennemi, quoi qu’un homme haineux puisse faire à un autre homme haineux, un esprit mal dirigé peut faire pire. Ni père, ni mère, ni aucun proche ne nous fait autant de bien qu’un esprit bien dirigé.

Soyez plutôt conscients de vos propres actes. Que le sage vive en son village comme l’abeille recueille le nectar sans abîmer la fleur dans sa couleur et dans son parfum.

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Sutras – Kassapa Sutta

Kassapa Sutta
Sur la production conditionnée

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait à Kalandakanivapa dans le parc des Bambous, près de la ville de Rajagaha. Un jour, le Bhâgavat, s’étant habillé de bon matin, prit son bol et sa robe monastique, puis pénetra dans la ville de Rajagaha pour sa tournée d’aumône. A ce moment-là, un ascète nu appelé Kassapa vit de loin le Bhâgavat qui approchait. L’ayant vu, l’ascète Kassapa s’approcha du Bhâgavat et échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis se tint debout à l’écart sur un côté.

Se tenant debout à l’écart sur un côté, l’ascète nu Kassapa dit : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point.

« Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

L’ascète nu Kassapa dit pour la deuxième fois : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point. »

Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

L’ascète nu Kassapa dit pour la troisième fois : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point. »

Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

Lorsque cela eut été dit par le Bhâgavat, l’ascète nu Kassapa persista : « Ce n’est pas une grande chose que nous voulons vous demander, ô vénérable Gotama. »

Enfin, le Bhâgavat dit : « Demandez alors, ô Kassapa, ce que vous voulez. »

L’ascète nu Kassapa demanda : « La souffrance (dukkha – ce mot a le double sens de souffrance et d’insatisfaction) de l’individu, ô vénérable Gotama, est- elle quelque chose de créé par lui-même ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa », dit le Bhâgavat.

-« La souffrance (dukkha) de l’individu, ô vénérable Gotama, estelle quelque chose de créé par quelqu’un d’autre ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa « , dit le Bhâgavat.

-« Si la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas quelque chose de créé par lui-même, si la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas quelque chose de créé par quelqu’un d’autre, ô vénérable Gotama, la souffrance (dukkha) de l’individu est-elle une chose apparue par hasard ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa », dit le Bhâgavat.

-« La souffrance (dukkha) de l’individu, ô vénérable Gotama, est- elle une chose non existante ? »

-« Si, ô Kassapa, la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas une chose non existante, la souffrance (dukkha) de l’individu est donc une chose existante. »

-« Peut-être, le vénérable Gotama ne connaît-il pas la souffrance (dukkha) de l’individu, ne voit-il pas la souffrance (dukkha) de l’individu ? »

-« Non, ô Kassapa, je ne suis pas quelqu’un qui ne connaît pas la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui connaît la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui voit la souffrance (dukkha) de l’individu. »

-« Comment cela peut être alors, ô vénérable Gotama ? Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu avait été créée par lui-même, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu avait été créée par quelqu’un d’autre, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu se produisait par hasard, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu était une chose non existante, vous m’avez répondu en disant  » La souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas une chose non existante. La souffrance (dukkha) de l’individu est une chose existante ». »

-« Lorsque j’ai demandé si le vénérable Gotama ne connaissait pas et ne voyait pas la souffrance (dukkha), vous m’avez répondu en disant  » Je ne suis pas quelqu’un qui ne connaît pas la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui connaît la souffrance (dukkha). Je suis quelqu’un qui voit la souffrance (dukkha) ».

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Sutras – Mahâdukkhakkhandha Sutta

Mahâdukkhakkhandha Sutta
Sur dukkha (la souffrance – l’insatisfaction)

 

Ainsi ai-je entendu :

Une fois, le Bhâgavat séjournait au vihâra fondé par Anfithapindika dans le parc Jeta, près de la ville de Savatthi. En ce temps-là, quelques disciples, s’étant habillés de bon matin, prirent leur bol à aumône et leur manteau, et entrèrent dans la ville de Savatthi pour recevoir la nourriture.

L’idée suivante vint à ces disciples : « Il est trop tôt pour aller recueillir l’aumône. Si nous nous approchions du bois où se trouvent les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. »

Les disciples s’approchèrent donc du bois où se trouvaient les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. S’étant approchés, ils échangèrent avec eux des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et ensuite s’assirent à l’écart sur un côté.

Les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes, dirent alors aux disciples : « L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des plaisirs des sens. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des plaisirs des sens. L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des formes matérielles. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des formes matérielles. L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des sensations. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des sensations. Ainsi, ô amis, où est la divergence, où est le désaccord, où est la différence entre nous et l’ascète Gotama, en ce qui concerne notre doctrine et notre enseignement par rapport à la doctrine et à l’enseignement de l’ascète Gotama ? »

Les disciples n’approuvèrent ni rejetèrent les paroles des Paribbajakas, adeptes d’autres sectes.

S’étant levés de leurs sièges, les disciples partirent sans approuver ni rejeter, mais en pensant :

« Nous comprendrons le sens des paroles des Paribbajakas auprès du Bhâgavat. »

Puis, étant allés pour recevoir la nourriture et étant revenus de leur tournée, après avoir fini leur repas, ces disciples s’approchèrent du Bhâgavat. S’étant approchés, ils rendirent hommage au Bhâgavat, puis s’assirent à l’écart sur un côté.

S’étant assis à l’écart sur un côté, ils informèrent le Bhâgavat :

Ce matin, ô Bhâgavat, nous étant habillés, prenant nos bols à aumône et nos manteaux, nous sommes entrés à Savatthi pour recevoir la nourriture.

L’idée suivante, alors, nous est venue :

« Il est trop tôt pour aller recevoir la nourriture. Si nous nous approchions du bois où se trouvent des Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. »

Ensuite, nous étant approchés du bois, nous avons échangé avec les Paribbajakas des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et nous nous sommes assis à l’écart sur un côté.

Les Paribbajakas nous parlèrent alors ainsi :

« L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des plaisirs des sens. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des plaisirs des sens (…) Ainsi, ô amis, où est la divergence, où est le désaccord, où est la différence entre nous et l’ascète Gotama, c’est-à-dire en ce qui concerne notre doctrine et notre méthode d’enseignement par rapport à la doctrine et à la méthode d’enseignement de l’ascète Gotama ? »

Alors, nous n’avons approuvé ni rejeté les paroles des Paribbajakas. Nous étant levés de nos sièges, nous partîmes sans approuver ni rejeter, mais en pensant :

« Nous comprendrons le sens des paroles des Paribbajakas auprès du Bhâgavat. »

Le Bhâgavat alors s’adressa à ces disciples et dit :

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Sutras – Mahâsaccaka Sutta

Mahâsaccaka Sutta
Le long discours à Sacca
Mahâsaccaka Sutta Majjhima Nikaya 36

 

Avant mon éveil, quand j’étais encore le Bodhisatta (futur Bouddha), la pensée suivante m’est venue : la vie de ménage est serrée, comme une voie poussiéreuse. La vie de bikkhu est libre comme l’air. Il n’est pas facile, vivant à la maison, de mener la vie totalement parfaite et totalement pure comme un coquillage poli. Que se passerait-il, si je rasais mes cheveux et ma barbe et revêtais la robe ocre et que je renonçais à la vie domestique et devenais quelqu’un sans demeure ?

Ainsi plus tard, quand j’étais encore jeune, aux cheveux noirs, doté des bénédictions de la jeunesse à la première étape de la vie, ayant rasé mes cheveux et ma barbe, bien que mes parents le souhaitaient autrement et s’affligeaient avec des larmes dans leurs visages, j’ai pris la robe ocre et j’ai renoncé à la vie domestique pour devenir quelqu’un sans demeure.

Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix ultime et suis allé voir le maître Âlâra Kâlâma et lui ai dit : ami Kâlâma, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.

J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Âlâra Kâlâma déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère du vide. Alors j’ai pensé : le maître Âlâra Kâlâma à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement.

Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Âlâra Kâlâma déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Âlâra Kâlâma par connaissance directe.

Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître. Le maître répond : c’est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d’avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi avez vous trouvé par vous-même le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, dirigez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Âlâra Kâlâma m’a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me récompenser en conséquence. Mais la pensée suivante m’est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l’éveil, ni à l’ultime, mais  seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation du vide. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.

Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix et ultime et je suis allé voir le maître Udaka Râmaputta et lui ai dit : ami Uddaka, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répond : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.

J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Udaka Râmaputta déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère de la perception presque inexistante.

Alors j’ai pensé : le maître Udaka Râmaputta à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Udaka Râmaputta déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Udaka Râmaputta par connaissance directe.

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Sutras – Milindapañha sutta

Milindapañha (Questions du roi Milinda)
Sur le non soi

Le roi Milinda, rendant visite à Nâgasêna, l’interrogea :

« Comment t’appelle-t-on, quel est ton nom ? « 

« Je me prénomme Nâgasêna, ô roi, c’est ainsi que l’on dit quand ons’adresse à moi. Les parents donnent un nom à leurs enfants, mais ce nom, Nâgasêna, ou n’importe quel autre nom, n’est qu’une désignation généralementutilisée, un mot sur lequel on s’accorde pour désigner quelqu’un. D’ego permanent, enveloppé dans les phénomènes, il n’en existe pas « .

Le roi en appela alors au témoignage de l’assistance :

 » Nâgasêna, prétend que son nom ne représente pas une individualité permanente, peut-on adhérer à cette théorie ? « 

Et se tournant vers Nâgasêna, il lui dit :

 » Maître, s’il n’y a pas d’individualité enveloppée dans les phénomènes, qu’est-ce donc qui alors vous procure ce dont vous avez besoin : vêtements, nourriture, demeure, médicaments pour les malades ? Qui Est-ce qui jouit de toutes ces choses ? Qui est-ce qui vit dans la droiture et dans la justice ? Qui est-ce qui atteint le but de la voie excellente, la sagesse, le nirvâna ? Et qui est-ce qui tue, qui vole ? Qui est-ce qui vit dans le mal, dans la sensualité, qui ment, qui s’adonne à l’intempérance ? S’il en est ainsi, il n’y a plus de mérite ou de démérite, plus d’hommes qui provoque de bonnes et de mauvaises actions et plus personne, non plus, qui les commette, il n’y a plus ni fruit, ni résultat d’un bon ou d’un mauvais kamma. Si quelqu’un se tuait, ô Nâgasêna, il ne serait donc pas un meurtrier. Il s’ensuit, aussi, que les maîtres et les docteurs de tes adeptes sont des êtres fictifs et que l’ordination qu’on y reçoit n’est, en réalité, conférée à personne. Tu dis que tes frères ont l’habitude de s’adresser à toi en t’appelant Nâgasêna. Qu’est-ce que Nâgasêna ? Veux-tu dire que tes cheveux sont Nâgasêna ? « 

« Je ne dis pas cela, grand roi « 

« Ou les poils du corps peut-être ? « 

« Certainement non. »

« Ou bien s’agit-il des dents, des ongles, de la peau, de la chair, des nerfs, des os, de la moelle, des rognons, du coeur du foie du ventre, des intestins, de l’estomac, des excréments, de la bile, des humeurs, du pus, du sang, de la transpiration, de la graisse, des larmes, du sérum, de l’huile qui lubrifie les articulations, de l’urine ou du cerveau qui sont Nâgasêna ? »

Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit non.

« Est-ce la forme extérieure ~ rupa ~ qui est Nâgasêna, ou les sensations conditionnées~ vedanâ ~ ou les perceptions conditionnées ~ sañña ~ ou les formations mentales conditionnées ~ sankhâra ~ ou la conscience conditionnée~ viññana ~ qui sont Nâgasêna ? »

Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit encore non.

« Alors, est-ce l’assemblage du nom, du corps, des sensations, des représentations, des formations mentales et de la conscience, est-ce cela qui est Nâgasêna ? »

Et, à cela Nâgasêna répondit à nouveau non.

« Est-ce quelque chose en dehors des cinq agrégats ~ skandas ~ qui est Nâgasêna ? »

Et encore, il répondit non.

« Ainsi, Maître, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir Nâgasêna. Un mot, voilà ce qu’est Nâgasêna. Cependant, qui est ce Nâgasêna que je vois en face de moi ? Lorsque tu parles de Nâgasêna tu mens, Maître, il n’y a pas de Nâgasêna. »

Et le vénérable Nâgasêna de répondre au roi :

« Tu es, ô roi, habitué à un très grand bien-être, à un très grand luxe. Si tu marchais sur le sol échauffé, sur le sable brûlant et trouvais sous tes pieds de pierres aiguës et du gravier, ceux-ci te feraient mal et, comme ton corps souffrirait, ton esprit se troublerait et tu éprouverais une sensation de souffrance corporelle. Comment es-tu venu jusqu’ici ? A pied ou dans un char ? »

« Je ne suis pas venu à pied. Maître, je suis venu en char. »

« Si tu es venu en char, ô roi, alors explique-moi ce qui est ce char. Qu’est-ce donc que ce char ? » Le char est-ce le timon, les roues, le coffre, le joug ? »

« Non, ce n’est pas ces choses. »

« Le char est-ce quelque chose en dehors de ces parties ? »

Et encore, le roi répondit non.

« Ainsi, ô roi, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir de char. Un simple mot, ô roi, voilà ce qu’est ce char. Parlant ainsi tu mens. Qu’est-ce donc que ce char ? »

Le roi lui répond :

« Pour désigner la réunion du timon, de l’essieu, des roues, du coffre, de la barre, on emploie couramment, comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression « char ». »

« Très bien, ô roi, tu as parfaitement saisi la signification de « char ». De même, aussi, par rapport à la réunion des diverses sortes de matière organique entrant dans la composition du corps et aux éléments constitutifs de l’être, on emploie comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression de Nâgasêna, mais de sujet, dans le sens absolu du

terme, il ne s’en trouve point ici. »

Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.

Sutras – Sabbâsava Sutta

Sabbâsava Sutta
Majjhima Nikâya, n°2
Sur les obstacles

Ainsi ai-je entendu :
Une fois que le Tathâgatha, qui se trouvait au vihâra d’Anâthapindika dans le parc de Jeta à Sâvatthi, s’exprima ainsi :  » La façon de surmonter tous les obstacles, ô bhikkhus, je vous l’enseignerai. Ecoutez cela, réfléchissez bien, je parlerai.  »

 » Oui, Bhante « , répondirent ces bonzes.

Alors, le Tathâgatha parla ainsi :
« La destruction des obstacles, ô bhikkhus, je vous le dis, est pour celui qui sait et pour celui qui voit, non pour celui qui ne sait pas, ni pour celui qui ne voit pas. Et que doit savoir, ô bhikkhus, que doit voir celui qui détruit les obstacles ? La pensée sage et la pensée sans sagesse. En celui qui pense sans sagesse, ô bhikkhus, des obstacles non apparus paraissent, et les obstacles déjà présents s’accroissent ; en celui qui pense sagement, ô bhikkhus, des obstacles non apparus ne paraissent pas, et les obstacles déjà présents décroissent. Il y a, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement, il y a les obstacles qui doivent être vaincus par l’action appropriée, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les évitant, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les écartant ; il y a les obstacles qui doivent être vaincus par le développement mental.

Quels sont, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement ?

Voici, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit qui ne voit pas les nobles êtres, n’est pas instruit de la noble doctrine, ni entraîné dans la noble doctrine, qui ne voit pas les sages, n’est pas instruit de la doctrine des sages, ni entraîné dans la doctrine des sages ; il ne sait pas les choses qui doivent être pensées, il ne sait pas celles qui ne doivent pas être pensées. Alors ne sachant pas les choses qui doivent être pensées, celles qui ne doivent pas être pensées, il les pense, et celles qui doivent être pensées, il ne les pense pas.
Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il pense ?

Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, paraît ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent s’accroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, paraît ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent s’accroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, paraît ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent s’accroît ; ces choses qui ne doivent pas être pensées, il les pense. Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui doivent être pensées et auxquelles il ne pense pas ?

Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent décroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent décroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent décroît ; ces choses qui doivent être pensées, il ne les pense pas. Ainsi, par le fait de penser aux choses qui ne doivent pas être pensées, et de ne pas penser aux choses qui doivent être pensées, des obstacles, non apparus, paraissent en lui, et les obstacles déjà présents, s’accroissent.

Ainsi, sans sagesse, il pense :

 » Ai-je existé dans le passé ? « ,
 » N’ai-je pas existé dans le passé « ,
 » Qu’ai-je été dans le passé ? « ,
 » Comment ai-je été dans le passé ? « ,
 » Qu’est-ce que, ayant été, j’ai été dans le passé ? « ,
 » Serai-je dans le futur ? « ,
 » Ne serai-je pas dans le futur ? « ,
 » Que serai-je dans le futur ? « ,
 » Comment serai-je dans le futur ? « ,
 » Qu’est ce que, ayant été, je serai dans le futur ? « .

Le présent, lui aussi, le rend perplexe sur lui-même :
 » Suis-je ? « ,
 » Ne suis-je pas ? « ,
 » Que suis-je ? « ,
« Comment suis-je ? « ,
 » Cet être, d’où est-il venu, où ira-t-il ? « .

Ainsi, pensant sans sagesse, l’une des six vues fausses surgira en lui :  » J’ai une âme  » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme.  » Je n’ai pas d’âme  » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme.  » Par l’âme, je connais l’âme  » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme.  » Par l’âme, je connais le non-âme  » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme. Ou encore, cette autre vue fausse surgit en lui :  » Cette âme qui est mienne, s’exprimant et ressentant, reçoit ici et là le résultat des bonnes et mauvaises actions, et cette même âme qui est mienne,  permanente, fixe, éternelle, de nature immuable, demeure ainsi éternellement « .

Ceci, ô bhikkhus, est appelé spéculations, jungle d’opinions, déserts d’opinions, perversion d’opinions, agitation d’opinions et liens d’opinions. Lié par ces liens d’opinions, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit n’est pas libéré de la naissance, de la vieillesse, de la mort, des chagrins, lamentations, souffrances, peines mentales, agonies ; il n’est pas libéré de la souffrance,
je le dis. Mais le sage, ô bhikkhus, le noble disciple qui voit les nobles êtres, est instruit de la noble doctrine et, est entraîné dans la noble doctrine, qui voit les sages, est instruit de la doctrine des sages, est entraîné dans la doctrine des sages, il sait les choses qui doivent être pensées et sait les choses qui ne doivent pas être pensées. Alors sachant les choses qui doivent être pensées et sachant celles qui ne doivent pas être pensées, les choses qui ne doivent pas être pensées, il ne les pense pas et celles qui doivent être pensées, il les pense.

Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il ne pense pas ?

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Ce blog est un espace d'intégration et de recherche. Si vous n'avez pas vécu au plus profond de votre être c'est à dire intégré les fondements de ces articles ou de ces enseignements, vous ne pouvez pas les enseigner ou les transmettre mais simplement vous pouvez les pratiquer. Pour les pratiquer, Il ne s'agit pas de lire, il ne s'agit pas de citer, mais...

Vous devez entrer dans une pratique quotidienne dans tous vos instants !!

Outre le fait qu'une bonne partie de ces articles font l'objet d'une méditation profonde, d'une reliance avec un flux certain d'énergie, il n'en est pas moins des courants de pensés, des pistes, des chemins à creuser pour le bien-être, la sérénité de votre corps, de votre esprit et de votre subtilité.

D'autre part, et selon les articles 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme du 4 novembre 1950 et 11 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2000 : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières… »

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