L’autre dans notre intimité – Partie 3
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L’autre dans notre Intimité 3
… Mais revenons à cette obligation de conscience que nous sommes fait de plusieurs matières, de plusieurs subtilités. Je vous le disais un peu plus haut dans le précédent article sur le même sujet, si nous ne sommes pas conscient ou si nous n’occupons pas, si nous n’habitons pas notre corps dans sa totalité (corps physique, corps énergétiques, corps subtils), alors d’autres énergies, d’autres pensées, d’autres subtilités et d’autres personnes vont le faire pour nous. C’est à dire vont prendre possession de notre corps, de notre esprit. Dans l’autre sens, si nous prenons de plus en plus conscience de notre corps et de notre esprit, des instants que nous vivons, de la subtilité qui nous accompagne en chacun de nos moments quotidiens, alors notre présence n’en sera que plus grande. C’est un peu comme poser le regard sur une présence continuelle, que sont notre esprit, notre corps et notre subtilité. Et le fait de poser le regard, fait que nos énergies, notre force de vie, sont présentes en même temps que notre esprit, notre corps et dans le même instant, en posant cette conscience, nous devenons donc une personne plus complète et nous n’avons pas à faire appel à beaucoup d’énergie pour communiquer et nous faire comprendre.
Posez la dimension sacré de notre corps mais aussi de notre esprit et de notre intimité est une chose aisée. C’est facile et à notre portée. Il suffit d’y « ajouter » de nous et seulement de nous, dans le don de soi (non pas dans le paraître), d’y « ajouter » de l’abandon de soi (non pas en étant sur la défensive et ne pas être non plus dans un complet relâchement) pour l’instant qui se présente, en restant centré sur soi et dans chaque moment. Mais le mot « ajouter » n’est peut être pas le terme approprié car il s’agit avant tout d’enlever les protections que nous nous sommes mises, croyant qu’elles nous protègeraient. Nous sommes pourvu d’habits imbibés d’émotions/réactions que l’on a placé en guise de protection et le fait de les enlever, nous place bien sûr dans notre fragilité qui développe une certaine fébrilité et aussi de la peur ainsi qu’un sentiment de ne pas contrôler la situation. C’est à cet engagement total, à cette présence dans l’instant, que nous pourrons nous rencontrer et nous voir tel que nous sommes. Même pour une simple rencontre, même pour un simple regard, même lorsque nous croisons quelqu’un, soyons nous même, présent à nous même dans l’instant et dans notre totalité.
Car si nous pratiquons souvent cette vision de nous même, nous allons pouvoir déceler en un instant non seulement, le jeu, le masque, la distorsion, la retenue, parfois même la fuite de la personne qui se trouve en face de nous, mais également tout notre système de communication incluant nos émotions, nos réactions, nos pensées, nos interdépendances et nos actions.
Dans tous les cas efforçons nous d’être dans cette totalité de conscience avec courage, car il faut beaucoup de courage pour être soi même, nu face à la vie et ainsi vivre nos forces et nos faiblesses. Cette nudité émotionnelle, spirituelle, physique, doit être établie, doit être approchée avec notre esprit de découverte, d’ouverture et doit être ressenti avec notre corps. Nous devons, devant cette partie sacrée, qu’est le rendez-vous de notre intimité, de l’amour, nous présenter dans notre nudité la plus complète sans quoi nous passerons irrémédiablement à côté de notre condition divine ou plus simplement à côté de notre bonheur et/ou de notre vie. Ne sommes-nous pas nus sous nos vêtements ? Donc nous connaissons déjà cet état et nous n’avons pas beaucoup d’effort à faire pour nous faire émerger, pour nous ôter nos protections. Seul moment fébrile que nous avons tous et toutes vécues, c’est exactement le même instant que lors qu’après un hiver et un printemps très long, nous nous rendons sur la plage et enlevons pour la première fois nos vêtements pour prendre un bains de soleil et de mer. Nous nous souvenons tous de cette première sensation lorsque nos pieds, encore habitués par les chaussettes et les chaussures trop serrées de notre quotidien, touchent la douceur des grains de sable et s’autorisent à prendre de l’expansion. Même ressentis lorsque notre corps tout entier est en contact direct avec la brise marine ou encore avec le premier contact de l’eau salée très différente de notre eau du robinet de notre douche. Lorsque nous enlevons nos vêtements d’émotions/réactions, ceux là même que nous avons mis tant d’années à tisser, à concocter, à habiter, c’est tout notre système de référence qui s’en trouve déstabilisé. Et c’est pour cela que je dis qu’il faut une bonne dose de courage pour pouvoir être soi même.
Mais continuons dans la rencontre intime avec l’autre. Car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Que cela soit le regard, le touché, les effleurements, les caresses, mais aussi le souffle, les sons c’est à dire la voix, l’abandon à l’autre, les étreintes, la présence à soi et la présence à l’autre. Si toute cette conscience ou si tous ces ingrédients ne sont pas présents, alors nous n’aurons qu’une étreinte ou nous ne ferons l’amour qu’avec une idéologie, nous ne rencontrerons que des projections, nous n’aurons qu’une image et/ou nous serons dans le comparatif et surtout nous ne rencontrerons qu’une infime partie de l’autre. Peut s’en suivre une grande souffrance tant mentale, que physique mais aussi et dans certains cas, une souffrance subtile. C’est à dire qu’il va nous manquer quelque chose on ne sait pas quoi mais il y aura un manque. On peut dire aussi que l’âme, notre parcours de destiné, peu importe les mots, va avoir le sentiment de passer à côté de la situation, à côté de l’aboutissement de quelque chose. Et la compréhension de la situation par notre subtilité, restera non terminée.
Dans tous ces déséquilibres, tant dans la projection que dans l’abandon de soi et donc dans une situation d’inconscience, au bout d’un moment, nous sentirons qu’il manque quelque chose. Au départ nous ne sentirons qu’une infime partie de ce déséquilibre, puisque notre désir sera en partie comblé. C’est notre mental qui est focalisé sur cette partie et nous donne le stimulus que nous sommes comblé. Comme nous ne sommes pas dans notre totalité, comme nous ne voyons qu’une partie de la situation, seule notre partie focalisé sera comblée. Jusqu’à ce que l’autre partie se trouve plus fortement en déséquilibre et là nous commencerons à sentir un manque, un trou. Notre mental égotique prendra le relai pour trouver des solutions réelles à des problèmes subtils. Autant dire un outil non adapté. Il manquera, la reliance à quelque chose de sacré, une nourriture profonde et suave. Celle là même qui fait qu’un amour complet nous prends par les tripes et ne nous lâche plus. Celle là même qui nous comble au delà des formes, au delà du formel, au delà même de notre dimension. C’est pour cela que la communication avec nous même et notre partenaire est très importante dès les premiers instants. A noter que ces ressentis profonds n’apparaissent pas forcément dans les premiers instants d’une rencontre et peuvent naître à tous moments.
L’intention, l’élan de vie, l’élan du don de soi, du partage dans nos gestes, dans nos mots, dans notre regard, dans nos étreintes autant de conscience à prendre en compte. Et je ne parle pas que de notre ressenti. Car le ressenti de l’autre, s’il est inconscient*, sera d’appuyer sur la partie manquante et de ce fait nous faire basculer plus vite dans le déséquilibre et ainsi nous mener vers une évolution mais pas forcément la notre. Et je le redis, ceci bien entendu dans une relation où notre esprit n’est pas en conscience, n’est pas dans le regard.
*Pourquoi « s’il est inconscient » ? Parce que lorsque nous sommes inconscient une quantité de pensées, qui ne nous appartiennent pas, utilisent notre esprit. Un esprit non maîtrisé est emprunt à capter tout ce qui est autour de lui. Tout le mène à la réflexion et à être submergé par les pensées et les émotions. Nous allons donc être le vecteur de multitude d’évènements dont: le porteur de leçon, le porteur de violence, le porteur du schéma bourreau, victime, sauveteur et beaucoup d’autre schémas du même style. Nous allons aussi être le vecteur de la pensée collective ou dans certains cas, de la pensée d’une autre personne. Et c’est pourquoi aujourd’hui bon nombres d’outils sont utilisés pour que l’on ne soit pas conscient de toutes nos facultés, que l’on ne sache pas qui nous sommes et donc d’utiliser, par exemple, la peur pour nous faire aller vers l’extérieur de nous même, et de ce fait, éviter notre rencontre, la rencontre avec notre être profond qui ferait de nous des êtres conscients et autonomes.
Nous nous aidons sans le savoir dans une évolution interdépendante. Si nous ne trouvons pas dans l’autre, la partie projetée de notre âme, cette partie que nous croyons être notre partie divine, celle qui est pour nous le niveau d’atteinte le plus élevé pour notre partie divine, alors c’est que cette personne n’est pas complète. Et si elle n’est pas complète alors nous allons tout faire pour qu’elle change ou peut être même fuir ou abandonner et de ce fait, la mettre sur le chemin de la compréhension et par redondance se mettre soi même sur le chemin de la compréhension. Car l’imparfait de ce niveau d’atteinte le plus élevé pour notre subtilité, notre âme, nous dérange. C’est de là que viennent les distorsions, les mal-êtres, les incompréhensions de notre condition humaine. Des choix inconscients et un corps/esprit non habité, car tant que nous ne vivons pas dans le ressenti, dans le subtil, nous ne connectons pas avec le réel sens de la rencontre. En cela nous devons impérativement placer de la conscience en chacun de nos moments, de nos mouvements, de nos pensées, dans notre quotidien et ainsi être en pleine possession de nos choix pour déceler, par notre regard aiguisé, par nos perceptions, les tentatives de « bousculade »de la vie, des autres, dont notre être profond est victime.
Il y aura une retenue, puisque inconsciemment nous percevrons qu’il manque quelque chose. Nous percevrons qu’il nous manque quelque chose. Des connections, des reliances, du parfait, des situations ou encore des ressentis qui ne sont pas à leur place. Nous allons donc mentaliser, rationaliser, chercher le parfait et de ce fait ce n’est plus le cœur qui va dicter mais bien l’esprit égotique avec par exemple comme outil : « Ce que ça me rapporte et ce que je veux », qui vont prendre d’assaut l’esprit et le submerger de buts, de règles, de refus, de peurs, de certitudes. Notre esprit va ainsi nous limiter dans nos actions nous empêchant d’aller là où nous voulons aller et se remplir de choix angulaires et saillants qui vont nous mener dans une des extrémités de la voie du juste milieu, par la réaction et nous mettre en déséquilibre.
Nous sommes comme les personnes qui apprennent à nager. Nous avalons de l’eau, nous nous étouffons, nous râlons, nous crions, nous coulons et puis peu à peu nous commençons à faire naître un regard, à faire naître des sensations, et puis nous trouvons l’équilibre.
Mais si je suis conscient de mes capacités, si je construis une intimité avec moi même jusque dans les profondeurs de mes ressentis, alors je vais pouvoir déceler, je vais pouvoir voir, ressentir, percevoir et même faire des choix en conséquence de ce qui m’est présenté par la vie, non plus avec l’esprit égotique mais avec mon cœur, avec mon être tout entier. Nous serons dans l’observation continuelle qui nous conduira non pas à l’austérité de la vie mais bel et bien devant la beauté et la joie profonde de la vie que nous menons. Nous allons pouvoir dire non lorsque quelque chose ne nous convient pas sans mettre de vêtement pour nous protéger et de pouvoir dire oui avec toute l’exaltation de notre corps, de notre esprit et de notre être. Et c’est par cette action que le mot liberté pourra prendre forme au sein de qui nous sommes.
Quoi de plus normal lorsque cet amour peut s’exprimer avec cette liberté. Ainsi nous devenons la fleur incluant la tige et les racines. Ce n’est pas d’où nous venons qui devient nécessaire mais c’est ce que nous construisons dans l’instant que nous vivons, qui va se poser au plus profond de nous.
Mais pourquoi est-ce important d’être conscient dans la relation intime avec l’autre ?
Descendre de notre superficialité et ainsi regarder et atteindre la profondeur dans notre regard. Ce regard qui est placé dans l’accueil de la situation, de l’évènement, de l’autre et de soi même. Le regard de son partenaire est une chose importante car il recèle le fondement même de notre lien. Non point le fait que son regard doit dicter notre façon de se comporter, mais bien voir au delà de ces projections. Voir ce qui habite le regard. Est-ce une projection, est-ce un accueil ? Quel sentiment ai-je lorsqu’il me regarde ou lorsqu’elle me regarde ? A quel niveau, à quel présence se situe son regard ? Y a-t-il de la simplicité ou y a-t-il des sous entendus dans ce regard ? Bien ou mal, j’aime ou je n’aime pas ?
Plonger dans le regard de l’autre et voir ce qui habite, ce qui anime cet être qui partage un moment de notre existence, est le fondement même de nos relations, de notre interdépendance. Le premier regard même furtif révèle ces fondements. Pour certain, c’est même le deuxième puis le troisième regard et peut être même le regard quotidien après tant d’années vécues ensemble. Les premiers ressentis, puis par la suite, la fusion des énergies, des informations traités par les corps, les émotions, l’esprit égotique et l’esprit éveillé. Tous ceci peut être vu, regarder, tout ceci peut être accueilli dans la simplicité d’un flux continuel d’une rivière d’information qui coule devant nous. Sans oublier de nous voir. Ainsi le regard prend naissance au sein d’une vigilance, de notre vigilance, au sein de notre attention et de notre présence. Et le regard vers l’autre prend une tout autre dimension.
Au delà du regard, il y a la présence. La présence du vivant. la présence de l’autre aimé. Celle là même qui va animer ce rapport humain. Agité d’énergie, de puissance et de sons. Cette présence est-elle empli de désir, est-elle emplie de vouloir ? Est-elle emplie d’accueil, est-elle emplie d’amour ?
La présence, comme je le disais plus haut, est d’une grande importance. La présence à soi et non dans l’oubli de soi, la présence à l’autre dans l’accueil et dans l’écoute. Et tout en restant nu face à la situation, face à l’autre, face à nous même et ainsi pour nous voir, pour voir l’autre.
Lorsqu’on entre dans l’intimité de l’autre, les odeurs font partis, également, des facteurs présents. Les odeurs mais le goût apporte une intimité d’information. Elles sont transmises directement au cœur car la langue en est le vecteur direct**. Cela nous touche très rapidement. Pour certaines personnes, c’est tellement rapide, c’est tellement direct qu’ils n’apportent aucune attention à ces stimuli. Et c’est parfois bien plus tard, lorsque d’autres portes s’ouvrent que leurs attentions se portent sur ces odeurs et sur le goût.
** En médecine chinoise, le méridien du cœur passe par la langue. Les baisers, sont le reflet du cœur, de notre intérieur. Avec la conscience, et je dis bien avec la conscience, les langues, lorsqu’elles se mêlent, mettent en connexion les cœurs. Les cœurs entrent en raisonnance, fusionnent et ce sont tous les systèmes physiques et énergétiques qui s’unissent. La fusion de deux êtres, de deux cœurs, de deux corps, de deux énergies pour en former une autres qui s’animent, se fondent et ainsi pulsent dans cet amour qu’est la rencontre de deux êtres.
Lorsqu’il y a intimité, il y a forcément caresses. Et il n’y a pas plus connecté que les caresses. Le contact avec la peau est un échange multi-dimensionnel. Mais de combien de parties physiques de nous, sommes-nous conscient ? Nous touchons avec les mains, avec peut être le ventre, la poitrine, la bouche, mais sommes-nous aussi conscient avec d’autres parties comme les côtés de notre bassin ou encore nos genoux, nos coudes, nos pieds, nos talons ou encore l’extérieur de nos cuisses. Nous ne sommes pas habitués à effectuer des caresses avec ces parties de notre corps. Et encore moins d’y mettre de la conscience. Sauf peut être si nous avons des soucis d’ordre physique avec ces parties ou encore que nous fassions un travail précis avec ces parties. En attendant, la présence dans notre corps, est un chemin de découverte multiple. Habiter un corps ne veut pas dire occuper les zones stratégiques d’un lieu. Mais bien d’aller voir dans les moindres recoins et surtout dans les endroits où nous n’avons pas trop envie d’aller. Nos zones d’ombres, nos zones de lumières sont toutes aussi importantes les unes que les autres.
Dans le touché, les caresses, nous avons la possibilité d’atteindre la totalité d’un être. Du physique au subtile. Mais si l’on pose le regard en profondeur, ce sont dans chaque sens que nous retrouvons tous les sens.
Je m’explique. Au delà du regard, nous pouvons goûter avec notre regard, nous pouvons écouter avec notre regard, nous pouvons percevoir avec notre regard, nous pouvons sentir avec notre regard, nous pouvons toucher avec notre regard. Si nous prenons la peine de développer notre regard, non pas dans l’analyse, non pas dans le détail visuel, mais bien dans la profondeur du regard, dans la continuité du regard les yeux fermés, autrement dit en développant notre vision ultime, notre vision éveillée, ainsi nous pourrons nous laisser prendre par la vie et les informations quelle contient.
Au delà des caresses, du touché, quantités d’information sont à notre portée. Il ne s’agit pas d’intrusion mais bien de se syntoniser sur l’émanation d’un être vivant. Et ce sont tous nos sens qui sont capables d’effectuer cette récolte d’information.
Ainsi dans la conscience et dans les perceptions, se connecter avec l’intimité de l’autre et ainsi fusionner le physique, fusionner le subtil dans un acte d’amour, de partage, est une expérience au delà des formes, du formel, au delà même de notre dimension. l’intimité est alors complétude.
Nous pourrions parler de sexe, après cette expérience. Cela en reviendrai à vous parler d’une partie très infime de tout un système qui prend en compte non seulement l’être dans sa totalité mais aussi son environnement physique, énergétique et subtile.
Même si la cyprine ou encore le sperme, nous révèlent la transformation intérieure de notre corps face à l’autre, Même si la salive de notre bouche mais aussi les muqueuses de notre sexe révèle une transformation face à l’autre, ces parties n’en sont que des révélateurs, des effets à certaines transformations internes guidées et dirigées par la vision que nous avons de notre monde, de notre vie, de l’autre. Ces effets n’en sont pas la cause profonde. Mais l’on pourrait dire que notre corps nous donne des informations de la plus haute importance, communique avec nous avec ses outils que sont les fluides. En quelque sorte, des cailloux que sèment le fonctionnement de notre corps, en réaction à la situation ou encore en réaction à l’autre sur le chemin de notre vie. Notre intérieur peu devenir tendre comme du marshmallow, tendu comme la corde d’un arc, acide comme le citron ou encore légèrement sucré comme un dessert léger. Je prends des exemples extrêmes pour que vous réalisiez que les variations de notre corps ne sont pas de simples variations pour faire jolie. Mais que notre corps est une formidable machine que nous devons écouter.
Dans tous les cas, soyez simplement conscient de ce que vous faites, de ce que vous ressentez, de ce que vous dites, de ce que vous percevez, de ce que vous avez en vous. Soyez conscient de qui vous êtes dans ce moment sacré qui est la rencontre avec l’autre dans votre intimité. Restez vous même, nu face à l’autre dans le respect de vous et dans l’intimité de vous. Ainsi votre présence, votre don n’en seront que plus présent, que plus extraordinaire.
C’est même plus que génial, puisque vous n’avez plus d’autres choses à faire que d’être vous même, simplement à être et non pas à essayer de devenir. Là est la frontière entre être et devenir. Être soi même, c’est être en émanant votre subtilité, votre force de vie telle la fleur pourvu de tige et de racine qui s’épanouit avec le soleil.
Bien à vous
Hervé
Quelques petits exercices à travailler ensemble avec votre compagne ou votre compagnon :
EXERCICES / PRATIQUES
- – Respiration dos à dos. Nous avons tous fait cette position étant plus jeune. Si ce n’est pas le cas et bien le fait de s’assoir le dos contre le mur ou encore de s’assoir dos contre un arbre peut vous procurer la même sensation. Il s’agit de porter votre attention sur l’amplitude de votre dos lors de la respiration et de suivre cette respiration avec attention. D’entrer dans cette respiration, d’entrer dans ce rythme de respiration qui est le votre et de se fondre dans cette respiration dorsale. Lorsque vous êtes deux personnes, vous allez pouvoir faire exactement le même exercice, c’est à dire vous focaliser sur votre respiration, et une fois que vous êtes bien calé sur votre respiration, en supplément, vous allez pouvoir vous caler sur la respiration de l’autre personne. Prenez votre temps et prenez soin de bien élargir votre perception de votre souffle, puis de votre corps et au delà, de percevoir ou encore de pressentir les échanges que peuvent créer cette position avec l’autre. Il arrive que vous vous sentiez mal à l’aise au départ. Respectez-vous et respectez l’autre. Vous reprendrez un peu plus tard.
- – Regard. Bon nombre de couples ne se regardent plus. Dans les premiers mois nous ne manquons pas de regarder l’autre car il y a souvent un intérêt, celui de connaître l’autre et surtout de savoir si on ne sait pas trompé ! 🙂
Et puis une sorte de relâchement s’installe et nous ne regardons plus notre « moitié » comme dans les premiers jours. « Cette moitié » peut changer, peut souffrir ou encore prendre une autre évolution, nous aurons un temps de retard et la situation devra être proche de la déstabilisation avant de porter un réel regard sur l’autre. Ce regard sera à ce moment là, seulement focalisé sur le problème et non pas sur l’être tout entier. Si notre « moitié » déborde de joie, nous nous mettrons en mode partage immédiatement car, bien souvent, nous sommes dans un mode de dépendance ou de serviteur, je dirai même d’une certaine dépression face à la dureté du quotidien et le fait d’être accompagné, ce quotidien nous parait plus léger. Cette dépression peut paraître légère dans la majorité des cas, mais c’est parfois bien présent.
Regarder l’autre. Ces traits, son souffle, son regard, ses oreilles, sa peau, ses contours mais aussi, sa façon de bouger, de se déplacer. Jouir de regarder l’autre parler, bouger, s’exprimer. Le son de sa voix. Son sourire, sa manière de sourire. Sa présence en notre présence. Tout ceci en conscience. Pleinement dans l’instant lorsque ça se passe.
Exercice: Se tenir l’un en face de l’autre et regarder ses yeux, la profondeur de son regard. Sans pour autant parler. N’allez pas chercher quelque chose, mais bien de se laisser prendre par ce regard, et écouter notre corps réagir à ce regard. Écouter notre souffle, notre stabilité, par exemple écoutez nos pieds, nos jambes. Écouter nos gestes qui naissent face à ce regard et ouvrez-vous ! - – Sons et souffles. Rien de plus normal dirons-nous face à ces deux actions. Mais écoutons nous l’autre respirer ? Écoutons nous encore l’autre inspirer et expirer ? Entendons nous encore consciemment le son de sa voix, la hauteur et l’émotion dans sa voix ? Et dans notre intimité, rendons-nous compte que ces sons et ces souffles ont de l’impact sur notre vibration, également sur notre manière de bouger, de parler ? Car nous nous emplissons de l’autre et nous sommes emplis de l’autre et nous devons composer avec l’autre. Nous ne sommes plus un mais deux, face au quotidien. Et il est important de poser cette conscience sur tout ces points pour connaître notre degré de liberté. Si nos choix, nos actes et nos pensées sont bien celles qui sont à l’intérieur de nous. Où sont-elles altérées et de quelle manière ? Est-ce que cela vous respecte ou pas ? Et vous sentez-vous bien dans cet état ?
Simple exercice : Lorsque vous êtes allongés, les yeux fermés, l’autre vient vous susurrer des mots, des sons, des sons de la nature, peut être même d’animaux, mêlés de souffles… Laissez vous guider par l’instant afin de parler, de communiquer par d’autre biais que des mots que votre partenaire a l’habitude d’entendre. Faites de ce moment, un moment qui le promène ailleurs. Sans le toucher ou très peu, essayez de lui parler autrement qu’avec des mots, mais simplement avec vos sons à vous, vos souffles à vous.
- – Caresses et effleurements. Découverte de l’autre par le toucher. Ces caresses et ces effleurements, que nous avons l’habitude de donner ou de recevoir dans nos actes intimes, sont des points très importants. En effet, lorsque nous touchons l’autre, comment le touchons nous ? Avec quelle conscience, quelle intention le faisons-nous ? Avec désir, avec possession ? Allons plus loin dans cette présence dans nos gestes qui pourrons être des massages ou des sollicitations. En laissant juste votre présence non pas que sur cette peau que vous êtes entrain de toucher, mais aussi en prenant en compte les muscles, les os et tout ce qui compose la région que vous touchez. Peut-être même ces cheveux que vous êtes entrain de caresser, et ce crane en dessous empli de vie et de vibrations uniques…
- – Respiration ventre à ventre, poitrine contre poitrine. Vous pouvez le faire debout ou encore allongé. Lorsque vous êtes allongés ce n’est pas forcément l’un sur l’autre, mais vous pouvez aussi le faire sur le côté. Prenez-vous dans vos bras, pour que vos ventres soient l’un contre l’autre. Et comme pour les chanteurs lyriques, regardez-vous, sentez-vous respirer. Les ventres qui se rencontrent dans la respiration, qui peuvent même venir épouser les formes de l’autre, venir s’écraser contre l’autre. C’est un jeu qui peut varier, par exemple, l’un expire pendant que l’autre inspire et vice versa… Laissez vivre cet instant, apportant peut être, avec beaucoup de douceur, un son, un regard, un souffle. Vous pouvez regarder aussi ce que vous créer ensemble. Une entité qui respire à l’unisson. Deux corps à l’unisson qui s’unissent dans la respiration, dans les corps subtils et se connectent un peu plus haut que dans le physique, un peu plus loin que la peau, un peu plus bas que le sol.
Je vous souhaite à toutes et tous beaucoup de moments partagés et conscients. Puissiez-vous vous fondre dans votre simplicité. Puissiez-vous vous fondre dans l’autre en gardant votre liberté, votre joie, votre vibration. Il y a beaucoup d’autres points que j’aurais pu aborder dans cet article et qui prendront naissance plus tard. Dans tous les cas restez connectés à vous même.
Tendresse
Hervé