Métaux lourds
Des compléments pour éliminer des métaux toxiques
Revue la vie naturelle n° 201 février 2004
Gaz d’échappement, dioxines, solvants industriels, amalgames dentaires et autres métaux lourds intoxiquent quotidiennement le citadin. Pour éviter les maladies graves dues à ces pollutions, une seule réponse : la complémentation en chélateurs.
Jan Kristiansen
L’aluminium et le fer, enfin, s’accumulent dans le cerveau et favorisent certaines maladies neuro-dégénératives liées au vieillissement, comme la maladie d’Alzheimer.
Tous ces métaux étant omniprésents dans l’environnement, il est évidemment à peu près impossible de s’en protéger, et il ne reste plus alors qu’à entreprendre une complémentation à base de chélateurs comme l’EDTA ou la DMSA, associée, bien sûr, à un drainage et une régénération du foie et des intestins.
Le drainage naturopathique
Les métaux lourds et autres polluants chimiques de l’environnement contribuent activement l’augmentation des maladies de foie, ce qui constitue un cercle vicieux puisque cet organe est le premier centre de détoxication de l’organisme.
Ainsi, à cause des métaux lourds, le foie fonctionne moins bien et devient de plus en plus incapable d’éliminer les métaux lourds et autres toxiques.
Il est donc essentiel de conduire un drainage hépatique efficace afin de lui restituer tous ses potentiels, anti-toxiques par un régime hépatique composé de carotte, céleri, cerfeuil, chicorée sauvage, endive, scarole, cresson, haricot vert, laitue, persil, pissenlit, radis noir, raifort, poireau, rhubarbe, avocat, cassis, cerise, citron, coing, fraise, groseille, myrtille, olive, orange, pamplemousse, pomme, prune et raisin auxquels il convient d’adjoindre quelques tisanes comme l’aspérule odorante, le berberis, le boldo ou romarin. Quant à la complémentation hépatique à visée spécifiquement anti-métaux lourds, elle se compose avant tout de sylimarine et de S-adénosylméthionine, éventuellement assistés de glutathion, de feuilles d’artichaut et de desmodium. Mais les intestins sont également concernés par ce drainage anti-métaux lourds, car la muqueuse gastro-intestinale doit être en parfaite santé pour permettre toutes les éliminations toxiniques utiles.
Or, là encore, on se retrouve face à un cercle vicieux, puisque les toxines s’accumulant, la muqueuse est de plus en plus enflammée et infectée, ce qui entraîne une augmentation de sa perméabilité et conséquemment, une dangereuse absorption des agents toxiques dans les tissus internes.
La première mesure à prendre pour renforcer la santé intestinale consiste à restaurer la flore grâce à une complémentation en prébiotiques et probiotiques, c’est-à-dire en fructo-oligo-saccharides et en ferments lactiques : à quoi l’on peut adjoindre des cures périodiques d’argile et de charbon végétal.
Enfin, quelques laxatifs doux, à prendre une fois par semaine, comme le jus de pruneau, les graines de lin ou certaines fibres, complètent efficacement ce traitement.
Ensuite choisissez parmi les chélateurs les deux ou trois plus adaptés à votre cas particulier. « Je crois sincèrement qu’un programme de chélation orale peut faire plus pour votre longévité que même le mode de vie le plus prudent, en raison de la protection nutritionnelle qu’il apporte contre un monde stressant et pollué » assure le docteur Harry Gordon, spécialiste mondial de la chélation, « c’est pourquoi je recommande de manière routinière de consommer des chélateurs oraux tous les jours et pour toujours, dès que vous êtes en âge d’avaler des suppléments ». Il est vrai – et c’est peut être le seul inconvénient de cette sorte de complémentation – que la cure doit se prolonger le plus longtemps possible pour être efficace.
On compte habituellement un minimum de trois ans pour parvenir à totalement éliminer les métaux lourds les plus résistants. Mais comme on ne cesse d’en absorber de nouveaux, le conseil du Docteur Gordon devrait sans toute être appliqué sans restriction.
L’EDTA
L’acide éthylène diamine tétra-acétique (EDTA) est un acide aminé utilisé depuis plus de cinquante ans pour débarrasser l’organisme des concentrations de plomb, mercure, cadmium et aluminium, ainsi qu’en calcium lorsque que celui-ci se dépose sur les parois des vaisseaux sanguins.
C’est certainement un des chélateurs les plus puissants, puisqu’il est capable des se lier aussi bien aux ions minéraux que métalliques. On l’utilise le plus souvent pour restaurer la circulation dans l’ensemble du système cardio-vasculaire et pour réduire l’importance de la plaque d’athérome calcifiée. En 1993, une analyse portant sur plus de vingt mille patients traités à l’EDTA pour des troubles vasculaires a montré une amélioration dans 87% des cas.
D’autres ont enregistré des effets bénéfiques sur le cholestéroltotal, l’hypertension et l’athérosclérose.
Mais l’EDTA permet aussi d’éliminer le plomb et des métaux lourds en se liant à eux par chélation et en les transportant par les voies naturelles hors de l’organisme. De plus, il prévient le stress oxydatif au niveau sanguin, avant même que les métaux lourds et toxines ne catalysent des réactions oxydatives. Résultat : on constate une réduction de la fatigue, un accroissement de l’énergie et une amélioration de la clarté d’esprit après quelques mois de traitement. Attention toutefois : l’EDTA, qui se prend à jeun une heure avant ou deux heures après les repas, eut aussi chélater certains minéraux utiles. Il est donc important de ne pas le prendre au même moment que les autres suppléments.
Le DMSA
La complémentation en DMSA, ou acide dimercaptosuccinique, un composé soufré qui s’attache aux éléments métalliques, constitue, de l’avis de beaucoup de spécialistes, la meilleure méthode de chélation et d’élimination des métaux lourds comme le mercure, le plomb, l’arsenic et le cadmium. Utilisé depuis les années 50 comme antidote lors d’empoisonnements au mercure, le DMSA est un produit naturel, non toxique, hydrosoluble et administrable par voie orale, dont l’efficacité et la sûreté sont démontrées par des études cliniques récentes.
Non seulement il chélate le mercure dans le sang, mais il traverse effectivement la barrière hémato encéphalique et élimine les dépôts toxiques jusque dans le cerveau. Selon Sir Arnold Takamoto, un des plus grands spécialistes des intoxications au mercure, une détoxification complète peut prendre jusqu’à trois ans selon la charge toxique et l’état de santé du patient, mais la voie orale utilisant le DMSA est la plus sûre et la plus efficace des méthodes.
Toutefois, là encore, il ne faut pas prendre de suppléments contenant des minéraux les jours de prise de DMSA. En revanche, on en prend systématiquement les jours où il ne l’est pas pour remplacer les minéraux éliminés dans le processus de chélation.
La pectine de citron,
La pectine de citron a tout d’abord été remarquée pour sa capacité à inhiber les propriétés adhésives de certaines protéines de surface des cellules cancéreuses.
En empêchant les cellules malignes d’adhérer les unes aux autres, mais aussi d’adhérer aux cellules normales et aux parois des vaisseaux, la pectine de citron facilite le travail du système immunitaire.
On s’est ensuite aperçu qu’elle augmentait significativement l’excrétion urinaire d’arsenic, de cadmium, de tungstène, de mercure et de plomb, justifiant ainsi des investigations plus poussées de son utilisation pour éliminer les métaux toxiques de l’organisme.
Après l’accident nucléaire de Tchernobyl, les scientifiques ont notamment utilisé avec un certains succès des pectines pour éliminer plutonium et strontium de l’intestin des habitants irradiés. Toutefois, les pectines ordinaires ont une chaîne moléculaire trop longue pour pouvoir être correctement absorbées dans le flux sanguin. Mieux vaut donc faire appel à un complément à base de pectine de citron modifiée, vendu sous la marque Pectasol ®, qui offre tous les avantages d’une chaîne moléculaire plus courte.
Le magnésium,
Plusieurs études ont démontré qu’une alimentation déficiente en magnésium, entraîne une accumulation d’aluminium dans le système nerveux central. Une complémentation en magnésium vient donc toujours s’associer au traitement anti-métaux lourds.
Mais il existe deux formes de magnésium encore plus adaptées à cette sorte de traitement : le magnésium malate et le pidolate de magnésium.
L’acide malique est un acide de fruit qui traverse aisément la barrière hémato-encéphalique et un excellent chélateur de l’aluminium, et le malate de magnésium est un composé de magnésium et d’acide malique qui a la capacité unique d’échanger son magnésium pour de l’aluminium et qui contribue donc à réduire l’excès toxique de ce métal accumulé dans l’organisme.
Quant au pidolate, sans posséder la spécificité de l’acide malique, il présente l’avantage non négligeable d’être la forme de magnésium la plus puissante, avec des capacités de régulation de l’activité électrique et des flux calciques et donc des résultats beaucoup plus importants, notamment lorsqu’il y a des complications cardiaques.
La coriandre,
Cette herbe aromatique est, à elle seule, en mesure de mobiliser le mercure, le cadmium, le plomb et l’aluminium dans des tissus aussi différents que les os ou le système nerveux.
Son action s’exerce d’ailleurs autant dans le noyau que dans le cytoplasme cellulaire.
On peut en prendre deux gélules juste avant le repas, éventuellement en association avec la chlorella ou, en cas de douleurs articulaires, migraines et intoxications neurologiques, avec tu thé vert, de la phosphatidylcholine et du magnésium, à raison de vingt gouttes de TM de coriandre. Mais attention : il ne faut pas l’utiliser s’il y a des amalgames potentiellement dangereux dans la bouche, ou d’autres sources de mercure et métaux toxiques dans l’organisme.
L’acide alpha lipoïque,
Cet « antioxydant universel » d’une grande puissance, employé à titre préventif et thérapeutique dans un grand nombre de pathologies, aide aussi l’organisme à se débarrasser des toxines en agissant en tant que chélateur de métaux lourds comme le cadmium, le plomb ou le mercure des plombages. De plus, actif en milieux aqueux et lipidique, il recycle la vitamine C, la vitamine E, le Coenzyme Q10 et le glutathion après leur utilisation par l’organisme et accroît ainsi significativement leur efficacité. Enfin, on sait qu’il neutralise une demi-douzaine de variétés de radicaux libres.
Les extraits d’ail,
Les extraits d’ail, la teinture d’ail, et plus particulièrement les compléments à base de cette espèce d’ail sauvage que l’on nomme « l’ail des ours », ont des effets protecteurs et antioxydants sur les cellules sanguines. Mais le souffre contenu dans l’ail a également la propriété de se lier au plomb, cadmium et mercure et de faciliter leur élimination. D’autre part, l’allicine, une autre substance essentielle de la plante, s’oppose aux manifestations toxiques et inflammatoires générées par les métaux lourds y compris lorsqu’ils sont réactivés lors des processus de désintoxication.
Les alkylglycérols,
Les alkylglycérols tirés de l’huile de foie de requin, améliorent les défenses du système immunitaire, réduisent les effets secondaires de la chimiothérapie et des rayons, minimisent l’incidence et les effets des rhumes, des grippes et des maladies infectieuses, améliorent la cicatrisation et stimulent la réponse aux maladies inflammatoires comme l’asthme, le psoriasis et l’arthrite. Mais ils chélatent aussi les métaux lourds comme le mercure, les pesticides et les toxines et accélèrent leur éliminations de l’organisme.
La mélatonine,
L’effet antioxydant de la mélatonine s’exerce surtout sur les radicaux libres très toxiques de type peroxyle et hydroxyle.
Mais cette hormone stimule aussi la synthèse de nombreux enzymes antioxydants comme le superoxide dismutase, le glutathion réductase. Enfin, à doses pharmacologiques, elle s’est révélée capable de réduire les dégâts macromoléculaires induits par de multiples agents toxiques dont les métaux lourds. Elle inhibe les dommages oxydatifs du paraquat, du cyanure de potassium et du tétrachlorure de carbone. Et dans l’Alzheimer et le Parkinson, elle ralentit l’évolution de la maladie.
La spiruline,
Les recherches menées pour déterminer les propriétés de la spiruline ont permis de conclure que ses propriétés thérapeutiques les plus intéressantes ne se situent pas tant sur le plan de la richesse alimentaire et de la densité nutritive, mais bien sur celui de la richesse en chlorophylle.
C’est plus particulièrement un composant de la chlorophylle, la porphyrine, qui s’est avérée capable d’effets de chélation des métaux lourds.
En effet, la porphyrine est en mesure de se lier aux métaux lourds tels que le mercure, le plomb, l’arsenic et le nickel, et de contribuer à leur élimination de l’organisme.
QUELQUES SUPPLEMENTS COMPLEMENTAIRES
Le potassium iodide :
C’est le médicament de la thyroïde contre les retombées radioactives, mais il participe aussi aux processus normaux de détoxication de l’organisme y compris à l’élimination des métaux lourds.
L’extrait de papaye fermentée :
La préparation fermentée de papaye, ou FPP, est un des meilleurs antioxydants et immunostimulants.
Elle agit subsidiairement comme anti-inflammatoire et chélateur des métaux lourds.
La lysine :
Acide aminé essentiel, le lysine sous forme de complément combat l’athérosclérose, augmente globalement les défenses immunitaires, facilite l’absorption du claicum, améliore la tolérance au stress et a un rôle détoxiquant des métaux lourds et plus particulièrement du plomb, chez les personnes âgées.
La chlorella :
Elle aide l’organisme à se débarrasser des toxines persistantes, carbohydratées ou métalliques, comme le DDT, le mercure ou le cadmium, et renforce le système immunitaire. Les polysaccharides qu’elle contient éliminent le mercure par voie intestinale.
Le chitosan :
Dérivé de la chitine, c’est un polysaccharide dont la structure est proche de la cellulose végétale, et qui attire les lipides comme une éponge, empêchant ainsi leur absorption. Or, cette véritable éponge à graisses, qui peut absorber cinq fois son poids de lipides et les entraîner par élimination fécale, aide grandement à purger les métaux lourds délogés par la chlorella.