sutra
Sutras – Mahâsaccaka Sutta
Mahâsaccaka Sutta
Le long discours à Sacca
Mahâsaccaka Sutta Majjhima Nikaya 36
Avant mon éveil, quand j’étais encore le Bodhisatta (futur Bouddha), la pensée suivante m’est venue : la vie de ménage est serrée, comme une voie poussiéreuse. La vie de bikkhu est libre comme l’air. Il n’est pas facile, vivant à la maison, de mener la vie totalement parfaite et totalement pure comme un coquillage poli. Que se passerait-il, si je rasais mes cheveux et ma barbe et revêtais la robe ocre et que je renonçais à la vie domestique et devenais quelqu’un sans demeure ?
Ainsi plus tard, quand j’étais encore jeune, aux cheveux noirs, doté des bénédictions de la jeunesse à la première étape de la vie, ayant rasé mes cheveux et ma barbe, bien que mes parents le souhaitaient autrement et s’affligeaient avec des larmes dans leurs visages, j’ai pris la robe ocre et j’ai renoncé à la vie domestique pour devenir quelqu’un sans demeure.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix ultime et suis allé voir le maître Âlâra Kâlâma et lui ai dit : ami Kâlâma, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.
J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Âlâra Kâlâma déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère du vide. Alors j’ai pensé : le maître Âlâra Kâlâma à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement.
Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Âlâra Kâlâma déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Âlâra Kâlâma par connaissance directe.
Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître. Le maître répond : c’est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d’avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi avez vous trouvé par vous-même le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, dirigez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Âlâra Kâlâma m’a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me récompenser en conséquence. Mais la pensée suivante m’est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l’éveil, ni à l’ultime, mais seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation du vide. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix et ultime et je suis allé voir le maître Udaka Râmaputta et lui ai dit : ami Uddaka, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répond : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.
J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Udaka Râmaputta déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère de la perception presque inexistante.
Alors j’ai pensé : le maître Udaka Râmaputta à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Udaka Râmaputta déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Udaka Râmaputta par connaissance directe.
Sutras – Milindapañha sutta
Milindapañha (Questions du roi Milinda)
Sur le non soi
Le roi Milinda, rendant visite à Nâgasêna, l’interrogea :
« Comment t’appelle-t-on, quel est ton nom ? «
« Je me prénomme Nâgasêna, ô roi, c’est ainsi que l’on dit quand ons’adresse à moi. Les parents donnent un nom à leurs enfants, mais ce nom, Nâgasêna, ou n’importe quel autre nom, n’est qu’une désignation généralementutilisée, un mot sur lequel on s’accorde pour désigner quelqu’un. D’ego permanent, enveloppé dans les phénomènes, il n’en existe pas « .
Le roi en appela alors au témoignage de l’assistance :
» Nâgasêna, prétend que son nom ne représente pas une individualité permanente, peut-on adhérer à cette théorie ? «
Et se tournant vers Nâgasêna, il lui dit :
» Maître, s’il n’y a pas d’individualité enveloppée dans les phénomènes, qu’est-ce donc qui alors vous procure ce dont vous avez besoin : vêtements, nourriture, demeure, médicaments pour les malades ? Qui Est-ce qui jouit de toutes ces choses ? Qui est-ce qui vit dans la droiture et dans la justice ? Qui est-ce qui atteint le but de la voie excellente, la sagesse, le nirvâna ? Et qui est-ce qui tue, qui vole ? Qui est-ce qui vit dans le mal, dans la sensualité, qui ment, qui s’adonne à l’intempérance ? S’il en est ainsi, il n’y a plus de mérite ou de démérite, plus d’hommes qui provoque de bonnes et de mauvaises actions et plus personne, non plus, qui les commette, il n’y a plus ni fruit, ni résultat d’un bon ou d’un mauvais kamma. Si quelqu’un se tuait, ô Nâgasêna, il ne serait donc pas un meurtrier. Il s’ensuit, aussi, que les maîtres et les docteurs de tes adeptes sont des êtres fictifs et que l’ordination qu’on y reçoit n’est, en réalité, conférée à personne. Tu dis que tes frères ont l’habitude de s’adresser à toi en t’appelant Nâgasêna. Qu’est-ce que Nâgasêna ? Veux-tu dire que tes cheveux sont Nâgasêna ? «
« Je ne dis pas cela, grand roi «
« Ou les poils du corps peut-être ? «
« Certainement non. »
« Ou bien s’agit-il des dents, des ongles, de la peau, de la chair, des nerfs, des os, de la moelle, des rognons, du coeur du foie du ventre, des intestins, de l’estomac, des excréments, de la bile, des humeurs, du pus, du sang, de la transpiration, de la graisse, des larmes, du sérum, de l’huile qui lubrifie les articulations, de l’urine ou du cerveau qui sont Nâgasêna ? »
Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit non.
« Est-ce la forme extérieure ~ rupa ~ qui est Nâgasêna, ou les sensations conditionnées~ vedanâ ~ ou les perceptions conditionnées ~ sañña ~ ou les formations mentales conditionnées ~ sankhâra ~ ou la conscience conditionnée~ viññana ~ qui sont Nâgasêna ? »
Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit encore non.
« Alors, est-ce l’assemblage du nom, du corps, des sensations, des représentations, des formations mentales et de la conscience, est-ce cela qui est Nâgasêna ? »
Et, à cela Nâgasêna répondit à nouveau non.
« Est-ce quelque chose en dehors des cinq agrégats ~ skandas ~ qui est Nâgasêna ? »
Et encore, il répondit non.
« Ainsi, Maître, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir Nâgasêna. Un mot, voilà ce qu’est Nâgasêna. Cependant, qui est ce Nâgasêna que je vois en face de moi ? Lorsque tu parles de Nâgasêna tu mens, Maître, il n’y a pas de Nâgasêna. »
Et le vénérable Nâgasêna de répondre au roi :
« Tu es, ô roi, habitué à un très grand bien-être, à un très grand luxe. Si tu marchais sur le sol échauffé, sur le sable brûlant et trouvais sous tes pieds de pierres aiguës et du gravier, ceux-ci te feraient mal et, comme ton corps souffrirait, ton esprit se troublerait et tu éprouverais une sensation de souffrance corporelle. Comment es-tu venu jusqu’ici ? A pied ou dans un char ? »
« Je ne suis pas venu à pied. Maître, je suis venu en char. »
« Si tu es venu en char, ô roi, alors explique-moi ce qui est ce char. Qu’est-ce donc que ce char ? » Le char est-ce le timon, les roues, le coffre, le joug ? »
« Non, ce n’est pas ces choses. »
« Le char est-ce quelque chose en dehors de ces parties ? »
Et encore, le roi répondit non.
« Ainsi, ô roi, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir de char. Un simple mot, ô roi, voilà ce qu’est ce char. Parlant ainsi tu mens. Qu’est-ce donc que ce char ? »
Le roi lui répond :
« Pour désigner la réunion du timon, de l’essieu, des roues, du coffre, de la barre, on emploie couramment, comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression « char ». »
« Très bien, ô roi, tu as parfaitement saisi la signification de « char ». De même, aussi, par rapport à la réunion des diverses sortes de matière organique entrant dans la composition du corps et aux éléments constitutifs de l’être, on emploie comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression de Nâgasêna, mais de sujet, dans le sens absolu du
terme, il ne s’en trouve point ici. »
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.
Sutras – Sabbâsava Sutta
Sabbâsava Sutta
Majjhima Nikâya, n°2
Sur les obstacles
Ainsi ai-je entendu :
Une fois que le Tathâgatha, qui se trouvait au vihâra d’Anâthapindika dans le parc de Jeta à Sâvatthi, s’exprima ainsi : » La façon de surmonter tous les obstacles, ô bhikkhus, je vous l’enseignerai. Ecoutez cela, réfléchissez bien, je parlerai. »
» Oui, Bhante « , répondirent ces bonzes.
Alors, le Tathâgatha parla ainsi :
« La destruction des obstacles, ô bhikkhus, je vous le dis, est pour celui qui sait et pour celui qui voit, non pour celui qui ne sait pas, ni pour celui qui ne voit pas. Et que doit savoir, ô bhikkhus, que doit voir celui qui détruit les obstacles ? La pensée sage et la pensée sans sagesse. En celui qui pense sans sagesse, ô bhikkhus, des obstacles non apparus paraissent, et les obstacles déjà présents s’accroissent ; en celui qui pense sagement, ô bhikkhus, des obstacles non apparus ne paraissent pas, et les obstacles déjà présents décroissent. Il y a, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement, il y a les obstacles qui doivent être vaincus par l’action appropriée, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les évitant, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les écartant ; il y a les obstacles qui doivent être vaincus par le développement mental.
Quels sont, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement ?
Voici, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit qui ne voit pas les nobles êtres, n’est pas instruit de la noble doctrine, ni entraîné dans la noble doctrine, qui ne voit pas les sages, n’est pas instruit de la doctrine des sages, ni entraîné dans la doctrine des sages ; il ne sait pas les choses qui doivent être pensées, il ne sait pas celles qui ne doivent pas être pensées. Alors ne sachant pas les choses qui doivent être pensées, celles qui ne doivent pas être pensées, il les pense, et celles qui doivent être pensées, il ne les pense pas.
Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il pense ?
Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, paraît ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent s’accroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, paraît ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent s’accroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, paraît ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent s’accroît ; ces choses qui ne doivent pas être pensées, il les pense. Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui doivent être pensées et auxquelles il ne pense pas ?
Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent décroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent décroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent décroît ; ces choses qui doivent être pensées, il ne les pense pas. Ainsi, par le fait de penser aux choses qui ne doivent pas être pensées, et de ne pas penser aux choses qui doivent être pensées, des obstacles, non apparus, paraissent en lui, et les obstacles déjà présents, s’accroissent.
Ainsi, sans sagesse, il pense :
» Ai-je existé dans le passé ? « ,
» N’ai-je pas existé dans le passé « ,
» Qu’ai-je été dans le passé ? « ,
» Comment ai-je été dans le passé ? « ,
» Qu’est-ce que, ayant été, j’ai été dans le passé ? « ,
» Serai-je dans le futur ? « ,
» Ne serai-je pas dans le futur ? « ,
» Que serai-je dans le futur ? « ,
» Comment serai-je dans le futur ? « ,
» Qu’est ce que, ayant été, je serai dans le futur ? « .
Le présent, lui aussi, le rend perplexe sur lui-même :
» Suis-je ? « ,
» Ne suis-je pas ? « ,
» Que suis-je ? « ,
« Comment suis-je ? « ,
» Cet être, d’où est-il venu, où ira-t-il ? « .
Ainsi, pensant sans sagesse, l’une des six vues fausses surgira en lui : » J’ai une âme » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. » Je n’ai pas d’âme » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. » Par l’âme, je connais l’âme » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme. » Par l’âme, je connais le non-âme » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme. Ou encore, cette autre vue fausse surgit en lui : » Cette âme qui est mienne, s’exprimant et ressentant, reçoit ici et là le résultat des bonnes et mauvaises actions, et cette même âme qui est mienne, permanente, fixe, éternelle, de nature immuable, demeure ainsi éternellement « .
Ceci, ô bhikkhus, est appelé spéculations, jungle d’opinions, déserts d’opinions, perversion d’opinions, agitation d’opinions et liens d’opinions. Lié par ces liens d’opinions, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit n’est pas libéré de la naissance, de la vieillesse, de la mort, des chagrins, lamentations, souffrances, peines mentales, agonies ; il n’est pas libéré de la souffrance,
je le dis. Mais le sage, ô bhikkhus, le noble disciple qui voit les nobles êtres, est instruit de la noble doctrine et, est entraîné dans la noble doctrine, qui voit les sages, est instruit de la doctrine des sages, est entraîné dans la doctrine des sages, il sait les choses qui doivent être pensées et sait les choses qui ne doivent pas être pensées. Alors sachant les choses qui doivent être pensées et sachant celles qui ne doivent pas être pensées, les choses qui ne doivent pas être pensées, il ne les pense pas et celles qui doivent être pensées, il les pense.
Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il ne pense pas ?
Sutras – Sanghata Sutta
Sanghata Sutta
(Arya Sanghata shastradharmma paryaya)
Sutra de la grande purification
Hommage à tous les Éveilles et bodhisattvas !
Ainsi ai-je entendu en une occasion : le Vainqueur transcendant se trouvait à Rajagriha, au Pic des Vautours, en compagnie d’une vaste assemblée de trente-deux mille moines, parmi lesquels le vénérable omniscient Kaundinya, le grand et vénérable Maudgalyana, le vénérable Shariputra, le grand et vénérable Kashyapa, le vénérable Rahula, le vénérable Bakkula, le vénérable Bhadrapala, le vénérable Bhadrashri, le vénérable Chandanashri, le vénérable Jangula, le vénérable Subhuti, le vénérable Revata, le vénérable Nandasena, le vénérable Ananda ; ainsi que de soixante-deux mille bodhisattvas, parmi lesquels le bodhisattva, le grand être Maitreya, le bodhisattva, le grand être Sarvashura, le bodhisattva, le grand être Kumarashri, le bodhisattva, le grand être Kumaravasin, le bodhisattva, le grand être Kumarabhadra, le bodhisattva, le grand être Anuna, le bodhisattva, le grand être Manjushri, le bodhisattva, le grand être Samantabhadra, le bodhisattva, le grand être Sudarshana, le bodhisattva, le grand être Bhaishajyasena, le bodhisattva, le grand être Vajrasana ;
ainsi que de douze mille fils de dieux, parmi lesquels le fils divin Arjuna, le fils divin Bhadra, le fils divin Subhadra, le fils divin Dharmaruci, le fils divin Chandanagarbha, le fils divin Chandanavasin, le fils divin Chandana ;
ainsi que de huit mille filles de dieux, parmi lesquelles la fille divine Mrdamgini, la fille divine Prasadavati, la fille divine Mahatmasamprayukta, la fille divine OEil de Gloire, la fille divine Prajapati Vasini, la fille divine Balini, la fille divine Glorieuse Richesse, la fille divine Subahuyukta ; ainsi que de huit mille rois nagas, parmi lesquels le roi naga Apalala, le roi naga Elapatra, le roi naga Trimimgila, le roi naga Khumbasara, le roi naga Kumbhashirsha, le roi naga Cause de Vertu, le roi naga Sunanda, le roi naga Sushakha, le roi naga Gavashirsha.
Tous se dirigèrent alors à Rajagriha, au Pic des Vautours, où se trouvait le Vainqueur transcendant. Sitôt arrivés, ils s’inclinèrent et, de leur tête, honorèrent les pieds du Vainqueur transcendant, puis effectuèrent trois circumambulations autour du Vainqueur transcendant et prirent place devant lui.
Le Vainqueur transcendant les accueillit en silence.
Alors, le grand bodhisattva, le grand être Sarvashura se leva, remonta sa robe supérieure sur une épaule, plaça le genou droit au sol et, s’inclinant les mains jointes devant le Vainqueur transcendant, s’adressa à lui :
– Vainqueur transcendant, un million de dieux, autant d’enfants de dieux, des millions de bodhisattvas se sont rassemblés. Vainqueur transcendant, des millions d’auditeurs, de rois nagas se sont aussi regroupés et installés pour écouter la doctrine. Aussi, puisse l’Ainsi allé, le Destructeur de l’ennemi, l’Eveillé parfaitement accompli, expliquer cette entrée dans la méthode de la doctrine dont la simple écoute purifie instantanément les vieux êtres de tous leurs voiles karmiques, incite les jeunes êtres à pratiquer diligemment la doctrine vertueuse et à acquérir ainsi la noblesse ; de ce fait, leurs actions vertueuses ne dégénéreront pas, ne dégénérerontaucunement, ne dégénéreront jamais.
Le Vainqueur transcendant répondit alors au bodhisattva, le grand être Sarvashura :
– Sarvashura, que tu aies pensé à interroger l’Ainsi-allé sur ce sujet est excellent ! Vraiment excellent ! Aussi, Sarvashura, écoute attentivement et retiens bien ce que je vais expliquer.
– Il en sera ainsi, répondit-il au Vainqueur transcendant.
Puis, le bodhisattva, le grand être Sarvashura écouta le Vainqueur transcendant.
– Sarvashura, dit le Vainqueur transcendant, il est une instruction appelée Sanghata qui s’applique à Jambudvipa. Quiconque entendra cette instruction de Sanghata sera purifié de ses cinq actes aux conséquences immédiates ; il ne se détournera jamais de l’éveil insurpassable et pleinement accompli. Sarvashura, si tu t’interroges sur le pourquoi de ceci et penses que ceux qui entendent ce Discours de Sanghata créent un aussi grand mérite que celui accumulé par un seul Ainsi-allé, Sarvashura, ce n’est pas ainsi qu’il faut le voir.
– Comment doit-on le voir ? s’enquit Sarvashura.
– Sarvashura, ces bodhisattvas engendrent une masse de mérites égale à celle d’Ainsi-allés, Destructeurs- de-l’ennemi, Eveillés pleinement accomplis, égaux en nombre aux grains de sable du Gange. Sarvashura, tous ceux qui entendent cette instruction de Sanghata ne reviendront jamais enarrière. Ils verront l’Ainsi-allé, ils ne seront jamais séparés de la vision de l’Ainsi-allé. Ils s’éveilleront pleinement à l’éveil insurpassable et pleinement accompli. Les phénomènes vertueux qu’ils réaliseront ne seront pas détruits par les maléfiques maras. Sarvashura, tous ceux qui entendent cette instruction de Sanghata comprendront la naissance et la cessation.
Sutras – Satipatthâna Sutta
Satipatthâna Sutta
(extrait du Majjhima nikaya, n° 10)
Etablissement de l’Attention
Un jour que le bouddha se trouvait au pays des Kurus, dans un village nommé Kammassadhamma, il entreprit d’exposer la doctrine de l’attention à ses disciples :
« Il n’y a qu’un seul sentier, ô bhikkhus, conduisant à la purification des êtres, à la conquête des douleurs et des peines, à la destruction des souffrances physiques et morales, à d’acquisition de la conduite droite, à la réalisation du Nibbana, ce sont les quatre sortes d’établissements de l’attention.
Quelles sont ces quatre sortes ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu observant le corps demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains ; observant les sensations…, observant l’esprit…, observant les sujets différents, il demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains. »
1-1 l’établissement de l’attention sur la respiration
~Ânâpanasati ~
« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant le corps ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu étant allé dans la forêt, ou au pied d’un arbre, ou dans une maison isolée, s’assied, les jambes croisées, le corps droit, son attention fixée devant lui. Attentivement il aspire, attentivement il expire.
Aspirant lentement, il sait « Lentement j’aspire ».
Expirant lentement, il sait » Lentement j’expire ».
Aspirant rapidement, il sait « Rapidement j’aspire ».
Expirant rapidement, il sait « Rapidement j’expire ».
« Ressentant tout le corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.
« Ressentant tout le corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.
« Calmant les activités du corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.
« Calmant les activités du corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.
~Kâyagatâsati ~
De même, ô bhikkhus, qu’un habile tourneur ou un apprenti tourneur, tournant lentement sait : « Lentement je tourne », tournant rapidement il sait : « Rapidement je tourne ».
De même, ô bhikkhus, un bhikkhu aspirant lentement sait : « Lentement j’aspire », aspirant rapidement il sait : « Rapidement j’aspire ».
« Calmant les activités du corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.
« Calmant les activités du corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus,qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant sait : « Je vais », étant debout, il sait « Je suis debout », étant assis, il sait : « Je suis assis », étant couché, il sait : « Je suis couché », le corps étant dans telle ou telle position, il le sait être dans telle ou telle position. Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant ou revenant en est parfaitement conscient, regardant devant ou autour de lui, il en est parfaitement conscient, étendant ou repliant les membres, il en est parfaitement conscient, portant un bol et les robes monastiques, il en est parfaitement conscient, mangeant, buvant, mastiquant, goûtant, il en est parfaitement conscient, déféquant, urinant, il est parfaitement conscient, marchant, étant debout, s’asseyant, s’endormant, s’éveillant, parlant, se taisant, il en est parfaitement conscient.
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d’impuretés diverses : « Il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine. »
De même, ô bhikkhus, que s’il y avait un sac à deux ouvertures rempli de graisses diverses, telles que : riz, riz brut, pois chiches, haricots, sésames, riz perlé, alors un homme qui voit bien l’ayant ouvert, examinerait :
« Ceci est du riz, ceci est du riz brut, ceci est des pois chiches, ceci est des haricots, ceci du sésame, ceci du riz perlé », de même ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d’impuretés diverses : il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine.
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu examine le corps, tel qu’il est placé par éléments : « Il y a dans ce corps l’élément terre, l’élément eau, l’élément feu, l’élément air ».
De même ô bhikkhus, qu’un habile boucher, ou un apprenti boucher, ayant tué une vache va s’asseoir à un carrefour l’ayant débitée en morceaux, de même, ô bhikkhus, un bhikkhu examine ce corps tel qu’il est placé par éléments : « Il y a dans ce corps l’élément terre, l’élément eau, l’élément feu, l’élément air ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
1-3 contemplation du champ des morts
~ Sîvatikâ ~
Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, mort depuis un jour, deux jours, trois jours, gonflé, bleui, putréfié, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, déchiqueté par les corbeaux, les vautours, rongé par toutes sortes de vers, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, charpente d’ossements liés par les tendons, sans plus de chair, mais taché de sang, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements déliés des tendons, dispersés ça et là, ici un os des mains, là un os des pieds, là un tibia et là un fémur, ici un bassin et là des vertèbres, ici le crâne, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements blanchis comme des coquillages, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.
Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements entassés après un an passé, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition ducorps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements pourris et devenus poussière, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».
Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.
« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. »
2 l’établissement de l’attention sur les sensations
~ Vedanâsati~
« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sensations ?
« Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu ressentant une sensation agréable sait : « Je ressens une sensation agréable », ressentant une sensation désagréable, il sait : « Je ressens une sensation désagréable », ressentant une sensation ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation ni agréable, ni désagréable ». Ressentant une sensation charnelle agréable,
il sait : « Je ressens une sensation charnelle agréable », ressentant une sensation spirituelle agréable, il sait : « Je ressens une sensation spirituelle agréable », ressentant une sensation charnelle ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation charnelle ni agréable, ni désagréable »,ressentant une sensation spirituelle ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation spirituelle ni agréable, ni désagréable ».
Ainsi il demeure, observant les sensations intérieurement ; il demeure observant les sensations extérieurement, il demeure observant les sensations intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sensations, il demeure observant la disparition des sensations, il demeure observant l’apparition et la disparition des sensations. « Voilà les sensations », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les sensations. »
3 l’établissement de l’attention sur l’esprit
~Cittasati~
« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant l’esprit ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu ressentant un esprit passionné sait : « Ceci est un esprit passionné », ayant un esprit libre de passion, il sait : « Ceci est un esprit libre de passion », ayant un esprit haineux, il sait : « Ceci est un esprit haineux », ayant un esprit libre de haine, il sait « Ceci est un esprit libre de haine », ayant un esprit égaré, il sait « ceci est un esprit égaré », ayant un esprit libre d’égarement, il sait : « Ceci est un esprit libre d’égarement », ayant un esprit recueilli, il sait : « Ceci est un esprit recueilli », ayant un esprit distrait, il sait « ceci est un esprit distrait », ayant un esprit grand, il sait : « Ceci est un esprit grand », ayant un esprit sans grandeur, il sait : « Ceci est un esprit sans grandeur », ayant un esprit inférieur, il sait : « Ceci est un esprit inférieur », ayant un esprit supérieur, il sait : « Ceci est un esprit supérieur », ayant un esprit concentré, il sait : « Ceci est un esprit concentré », ayant un esprit libéré, il sait : « Ceci est un esprit libéré », ayant un esprit non libéré, il sait : « Ceci est un esprit non libéré ».
Ainsi il demeure, observant l’esprit intérieurement ; il demeure observant l’esprit extérieurement, il demeure observant l’esprit intérieurement et extérieurement.
Il demeure observant l’apparition de l’esprit, il demeure observant la disparition de l’esprit, il demeure observant l’apparition et la disparition de l’esprit.
« Voilà l’esprit », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant l’esprit. »
4 l’établissement de l’attention sur les sujets différents
« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sujets différents ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure observant les cinq empêchements. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq empêchements ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu quand le désir sensuel est en lui, il sait : « En moi est le désir sensuel », quand le désir sensuel n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le désir sensuel », il sait comment le désir sensuel non apparu, apparaît. Il sait comment le désir sensuel apparu est déraciné. Il sait comment le désir sensuel déraciné ne surgira plus.
Quand la méchanceté est en lui, il sait : « En moi est la méchanceté », quand la méchanceté n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas la méchanceté », il sait comment la méchanceté non apparue, apparaît. Il sait comment la méchanceté apparue est déracinée. Il sait comment la méchanceté déracinée ne surgira plus.
Quand l’inertie et la torpeur sont est en lui, il sait : « En moi sontl’inertie et la torpeur », quand l’inertie et la torpeur ne sont pas en lui, il sait : « En moi ne sont pas l’inertie et la torpeur », il sait comment l’inertie et la torpeur non apparues, apparaissent. Il sait comment l’inertie et la torpeur apparues sont déracinées. Il sait comment l’inertie et la torpeur déracinées ne surgiront plus.
Quand l’agitation et le remords sont est en lui, il sait : « En moi sont l’agitation et le remords », quand l’agitation et le remords ne sont pas en lui, il sait : « En moi ne sont pas l’agitation et le remords », il sait comment l’agitation et le remords non apparus, apparaissent. Il sait comment l’agitation et le remords apparus sont déracinés. Il sait comment l’agitation et le remords déracinés ne surgiront plus.
Quand le doute est en lui, il sait : « En moi est le doute », quand le doute n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le doute », il sait comment le doute non apparu, apparaît. Il sait comment doute apparu est déraciné. Il sait comment le doute déraciné ne surgira plus. Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.
« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les cinq empêchements. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq agrégats. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq agrégats ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu se dit : « Ainsi est la matière, ainsi est l’apparition de la matière, ainsi est la disparition de la matière ». « Ainsi sont les sensations, ainsi est l’apparition des sensations, ainsi est la disparition des sensations ». »Ainsi sont les perceptions, ainsi est l’apparition des perceptions, ainsi est la disparition des perceptions ». « Ainsi sont les formations mentales, ainsi est l’apparition des formations mentales, ainsi est la disparition des formations mentales ». « Ainsi est la conscience, ainsi est l’apparition de la conscience, ainsi est la disparition de la conscience ».
Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.
« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les cinq agrégats. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les six sphères intérieures et extérieures des sens ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu connaît l’oeil, il connaît les formes, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît l’oreille, il connaît les sons, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît les nez, il connaît les odeurs, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît la langue, il connaît les saveurs, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, ilsait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus.
Il connaît le corps, il connaît les tangibles, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît le mental, il connaît les objets mentaux, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus.
Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.
« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sept facteurs d’éveil.
Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sept facteurs d’éveil ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu si le facteur d’éveil de l’attention est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’attention », si le facteur d’éveil de l’attention n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’attention », il sait quand le facteur d’éveil de l’attention non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’attention apparu s’épanouit pleinement.
Si le facteur d’éveil de l’énergie est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’énergie », si le facteur d’éveil de l’énergie n’est pas en lui, il sait « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’énergie », il sait quand le facteur d’éveil de l’énergie non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’énergie apparu s’épanouit pleinement.
Si le facteur d’éveil de la joie est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la joie », si le facteur d’éveil de la joie n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la joie », il sait quand le facteur d’éveil de la joie non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la joie apparu s’épanouit pleinement.
Si le facteur d’éveil de la tranquillité est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la tranquillité », si le facteur d’éveil de la tranquillité n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la tranquillité », il sait quand le facteur d’éveil de la tranquillité non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la tranquillité apparu s’épanouit pleinement.
Si le facteur d’éveil de la concentration est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la concentration », si le facteur d’éveil de la concentration n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la concentration », il sait quand le facteur d’éveil de la concentration non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la concentration apparu s’épanouit pleinement.
Si le facteur d’éveil de l’équanimité est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’équanimité », si le facteur d’éveil de l’équanimité n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’équanimité », il sait quand le facteur d’éveil de l’équanimité non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’équanimité apparu s’épanouit pleinement.
Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.
« Voilà les sujets différents », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les quatre nobles vérités.
Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les quatre nobles vérités ?
Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu comprend exactement : « Ceci est dukkha », il comprend exactement : « Ceci est l’origine de dukkha », il comprend exactement : « Ceci est la cessation de dukkha », il comprend exactement : « Ceci est le sentier qui mène à la cessation de dukkha ».
Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.
« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.
C’est ainsi Voici, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les quatre nobles vérités. Alors, ô bhikkhus, celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept ans pourrait en récolter l’un de ces deux fruits :
l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ces sept ans. Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant six ans, cinq ans, quatre ans, trois ans, deux ans, un an pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, cette année.
Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept mois pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ces sept mois. Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant six mois, cinq mois, quatre mois, trois mois, deux mois, un mois, un demi-mois pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ce demi-mois.
Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept jours pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour.
Il n’y a qu’une seule voie, ô bhikkhus, conduisant à la purification des êtres, à la conquête des douleurs et des peines, à la destruction des souffrances physiques et morales, à la conduite droite, à la réalisation du Nibbana. Ce sont les quatre établissements de l’attention. » C’est dans ce but que ceci fut dit.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.
Sutras – Sivaka Sutta
Sivaka Sutta
Les causes des sensations
(éclaircissement de la notion de karma)
Une fois, le Bhâgavat séjournait à Kalandakanivapa, dans le parc des Bambous, près de la ville de Rajagaha. Un jour, le Paribbajaka Moliya-Sivaka rendit visite au Bhâgavat. S’étant approché du Bhâgavat, il échangea avec lui des politesses et des paroles de courtoisie. Puis il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis à l’écart sur un côté, le Paribbajaka Moliya-Sivaka dit au Bhâgavat :
Il y a, ô vénérable Gotama, des ascètes et des brahmanes qui ont cette opinion et disent : « Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé. » A ce sujet qu’avez-vous à dire, ô vénérable Gotama ?
Le Bhâgavat dit :
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Le fait de l’existence des sensations qui ont la bile pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Le fait de l’existence des sensations qui ont le flegme pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Le fait de l’existence de sensations qui ont le souffle pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :
« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.
Sutras – Tevijja Sutta
Tevijja Sutta
La voie bouddhique exposée à des aspirants brâhmanes
Ainsi ai-je entendu :
Une fois, le Bhâgavat, en voyageant dans le pays Kosala avec un groupe important d’à peu près cinq cents disciples, arriva à Manasakata qui était un village de brahmanes. Alors le Bhâgavat fit halte dans le parc des Manguiers situé au nord du village, au bord de la rivière Aciravati. A cette époque-là, beaucoup de brahmanes célèbres et riches, le brahmane Canki, le brahmane Tarukkha, le brahmane Pokkarasati, le brahmane Janussoni, le brahmane Todeyya et d’autres encore vivaient dans le village.
Un jour, une discussion naquit entre les jeunes brahmanes nommés Vasettha et Bharadvaja, sur le sujet de la voie et de la non-voie, alors qu’ils faisaient les cent pas.
Le jeune brahmane Vasettha dit :
« La voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »
Le jeune brahmane Bharadvaja dit :
« La voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »
Le jeune brahmane Vasettha ne put convaincre le jeune brahmane Bharadvaja, ni le jeune brahmane Vasettha.
Enfin, Vasettha dit à Bharadvja :
l’ascète Gotama, fils des Sakyas, ayant abandonné sa famille sakya et quitté son foyer pour entrer dans la vie religieuse, demeure ces jours-ci dans le parc des Manguiers du village Manasakata.
A propos du vénérable Gotama, une haute réputation s’est propagée partout:
« Il est le Bhâgavat, l’Arahant, parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sagesse et en conduite, bienvenu, le Connaisseur des mondes, l’incomparable Guide des êtres qui doivent être guidés, l’Instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le Bhâgavat. »
– Viens, Bharadvaja. Allons voir l’ascète Gotama, interrogeons-le sur cette question et gardons sa réponse dans nos pensées.
– Entendu, mon ami, répondit le jeune brahmane Bharadvaja.
Le jeune brahmane Vasettha et le jeune brahmane Bharadvaja s’approchèrent de l’endroit où se trouvait le Bhâgavat. S’étant approchés, ils échangèrent avec le Bhâgavat des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et s’assirent à l’écart sur un côté.
S’étant assis, le jeune brahmane Vasettha dit au Bhâgavat :
Ô vénérable Gotama, alors que nous faisions les cent pas en parlant, une discussion s’éleva entre nous au sujet de la voie et de la non-voie. J’ai exprimé mon opinion ainsi :
« La voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »
(Cependant), Bharadvaja a exprimé son opinion : « La voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’union avec Brahma. » Ô vénérable Gotama, en ce qui concerne ce sujet, il y a une dispute, un débat et une différence (entre Bharadvaja et moi- même).
(Le Bhâgavat s’adressa au jeune brahmane Vasettha et dit) :
Vous dites, ô Vasettha, que la voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. Et également vous dites que, selon Bharadvaja, la voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. Alors, ô Vasettha, sur ce sujet y a-t-il vraiment une contestation, une dispute, une différence ?
Sutras – Veludvareyya Sutta
Veludvareyya Sutta
(extrait de l’Anguttara Nikaya XI.1 Kimattha Sutta)
Ainsi ai-je entendu :
Une fois, le tathâgata voyageant dans les provinces du pays Kosala, avec un important groupe de disciples, arriva à Veludvàra, un village de brahmanes. Les habitants de Veludvàra, brahmanes chefs de famille apprirent que le sadhu Gotama, fils des Mayas, qui avait abandonné sa famille Maya et quitté son foyer pour entrer dans le renoncement, en voyageant dans les provinces du pays Kosala, était parvenu à Veludvàra. En effet, une bonne réputation s’était propagée à propos du tathâgata Gotama
« Il est le tathâgata, l’arahànt parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sagesse et en conduite, bien arrivé (à son but), le connaisseur des mondes, l’incomparable guide des êtres qui doivent être guidés, l’instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le tathâgata. Ayant connu lui-même ce monde-ci avec ses dieux, avec ses Màra(s) et ses Brahmà(s), avec ses troupes de religieux et de brahmanes, ses êtres célestes et humains, il le fait connaître. Il enseigne la doctrine, bonne en son début, bonne en son milieu, bonne en sa fin, bonne dans sa lettre et dans son esprit, et il exalte la conduite pure parfaitement pleine et parfaitement pure. Rencontrer un tel arahant est vraiment une chance. »
Les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra, rendirent visite au tathâgata. En arrivant, certains parmi eux rendirent hommage au tathâgata, puis s’assirent à l’écart sur un côté. D’autres échangèrent avec lui des politesses et des paroles de courtoisie, puis s’assirent à l’écart sur un côté. Certains, les mains jointes, se tournèrent vers le tathâgata, puis s’assirent à l’écart sur un côté. D’autres encore, ayant énoncé leurs noms et leurs noms de famille, s’assirent à l’écart sur un côté. D’autres s’assirent à l’écart sur un côté sans rien dire. S’étant assis à l’écart sur un côté, les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra, s’adressèrent au tathâgata et dirent :
« Ô Vénérable Gotama, nous sommes des gens qui ont telles passions, tels espoirs, telles intentions comme : « de vivre au milieu de beaucoup d’enfants », « d’utiliser le santal de Bénarès « de porter des guirlandes et d’utiliser des parfums et des onguents », « d’accepter l’or et l’argent » de renaître dans les destinations heureuses, dans les états célestes, après la dissolution du corps, après la mort ». Nous vous demandons, ô vénérable Gotama, enseignez-nous une doctrine selon laquelle nous pourrions vivre avec telles passions, tels espoirs, telles intentions comme : « De vivre au milieu de beaucoup d’enfants, d’utiliser le santal de Bénarès, de porter des guirlandes et d’utiliser des parfums et des onguents,d’accepter l’or et l’argent, de renaître dans les destinations heureuses, dans les états célestes, après la dissolution du corps, après la mort. »
Le tathâgata dit :
« Ô chefs de famille, je vous enseignerai donc un mode de vie qui procure un profit à chacun. Écoutez le. Rendez vos oreilles attentives. »
« Entendu, ô vénérable Gotama », répondirent les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra.
Le tathâgata dit :
« Quel est, ô chefs de famille, le mode de vie qui procure un profit à chacun ? Imaginons, O chefs de famille, que le disciple noble réfléchisse ainsi : « J’aime la vie et je ne veux pas mourir. J’aime la joie et je répugne aux douleurs. Si je suis privé de la vie par quelqu’un, c’est un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi. Si, moi, je prive quelqu’un d’autre de sa vie, ce ne sera un fait ni agréable ni plaisant pour lui, car il ne veut pas qu’on le tue, et il aime la joie, et il répugne aux douleurs. Ainsi, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi doit être un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour quelqu’un d’autre. Donc, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi, comment puis-je l’infliger à quelqu’un d’autre ? »
« Le résultat d’une telle réflexion est que le disciple noble lui-même s’abstient de tuer les êtres vivants. Il encourage les autres à s’abstenir de tuer les êtres vivants. Il parle et fait l’éloge d’une telle abstinence. Ainsi, en ce qui concerne la conduite de son corps, il est complètement pur.»
« Et encore, ô chefs de famille, imaginons que le disciple noble réfléchisse ainsi : « Si quelqu’un prenait avec l’intention de la voler une chose m’appartenant que je ne lui ai pas donnée, ce serait un fait ni agréable ni plaisant pour moi. Si moi, je prenais avec l’intention de la voler une chose appartenant à quelqu’un d’autre qu’il ne m’aurait pas donnée, ce serait un fait ni agréable ni plaisant pour lui. Ainsi, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi doit être un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour quelqu’un d’autre. Donc, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi, comment puis-je l’infliger à quelqu’un d’autre ? » « Le résultat d’une telle réflexion est que le disciple noble lui-même s’abstient de prendre ce qui ne lui est pas donné. Il encourage les autres à s’abstenir de prendre ce qui ne leur est pas donné. Il parle et fait éloge d’une telle abstinence. Ainsi, en ce qui concerne la conduite de son corps, il est complètement pur.»
Sutras – Discours sur les dix Dharma
Ainsi ai-je entendu, une fois que le Bienheureux était installé à Savatthi, dans le bosquet de Jéta, au monastère d’Anathapinkida. Là, il s’adressa aux Bhikkus en ces termes : « Bhikkus », « Oui Bhanté (Vénérable) », répondirent-ils. Il leur dit : » Il y a dix choses qui doivent constamment être développées, pour qui devient moine : «
1. « J’ai maintenant changé de mode de vie (quitté la vie de laïc) ». Cela doit être sans cesse médité par lui.
2. « Ma vie dépend des autres (l’interdépendance) », Cela doit être sans cesse médité par lui.
3. « Je dois maintenant me comporter d’une manière différente », Cela doit être sans cesse médité par lui.
4. « Ma conscience me tracassera-t-elle au sujet de l’état de ma vertu ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.
5. « Est-ce que mes compagnons brahmacaris (brahman) avisés, me testant, me reprocheront-t-ils l’état de ma vertu ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.
6. « Il y aura une séparation d’avec tous les êtres chers et aimés. La mort me porte vers cette séparation. » Cela doit être sans cesse médité par lui.
7. « Je suis constitué de Kamma (Karma), le Kamma est mon héritage ; le Kamma est ma force motrice, le Kamma est mon parent, le Kamma est mon refuge. Quelque soit le Kamma que je forme, bon ou mauvais, j’en serai héritier ». Cela doit être sans cesse médité par lui.
8. « Comment je passe mes nuits et jours ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.
9. « Est-ce que je prends plaisir à la solitude ? (en méditation) ». Cela doit être sans cesse médité par lui.
10. « Ai-je obtenu des facultés surhumaines ? Ai-je gagné la sagesse supérieure de sorte que, lorsque je serai interrogé par les Brahmacarins à l’approche de la mort, je ne serai pas déprimé et confus ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.
Ces choses-là, Ô Bhikkhus, sont au nombre de dix.
Et, tous dans la vie monacale doivent souvent les maintenir en leur esprit.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.
Sutras – Brâhmana Sutta
Le Brâhmana
Celui là, je l’appelle un Brâhmana.
Toutes les formations sont impermanentes. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Toutes les formations sont dukkha. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Toutes les formations sont sans soi. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Celui qui n’est point actif, alors que c’est le temps d’être actif, qui jeune et fort, s’abandonne à la paresse, dont la volonté et l’esprit sont sans énergie, ce paresseux ne trouvera jamais la voie de la connaissance. Veillez sur vos propos, dominez votre esprit, n’engendrez pas de conséquences néfastes avec votre corps. L’homme qui suivra cette triple route réalisera la voie des sages.
De la méditation naît l’intelligence, de l’absence de méditation naît l’égarement de l’intelligence. Que celui qui connaît cette double voie se dirige du côté où l’intelligence s’accroît.
Résiste avec énergie au torrent, ô Brâhmana, Ayant compris comment se dissolvent les formations tu comprendras cela qui n’est pas formé.
Ce ne sont pas les cheveux tressés, ni la naissance, ni les richesses qui font le Brâhmana. Celui en qui réside la vérité et la justice, celui-là est bienheureux, celui.-là est un Brâhmana. A quoi bon les cheveux tressés ?
Ô fou ! A quoi bon un vêtement en peau de chèvre ? Le désordre est en toi, tu ne soignes que l’extérieur.
Je n’appelle point un Brâhmana celui qui est issu de telle origine ou né de tels parents. Celui là peut être arrogant, celui là peut être riche.
Celui qui est pauvre et détaché de tout, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui ayant brisé tous les liens, inaccessible à la crainte, est libre de toute servitude et inébranlable, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a brisé la courroie, la corde et la sangle, qui a détruit tout obstacle, qui est éveillé ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui là sur lequel le plaisir des sens glisse comme l’eau sur une feuille de lotus ou la graine de moutarde sur une pointe d’aiguille, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui, en ce monde a su mettre un terme à sa douleur, qui a déposé son fardeau, que rien ne peut troubler, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui dont la science est profonde, qui possède la sagesse, qui discerne la voie droite de voie fausse, qui a atteint le plus haut but ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui se tient à l’écart, à la fois des laïques et des religieux, qui se contentant de peu ne va pas frapper aux portes ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui n’use de violence ni envers les faibles, ni envers les forts, qui ne prend la vie ni d’une manière ni d’une autre ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui est tolérant avec les intolérants, doux avec les violents, sans cupidité parmi les hommes cupides ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui de qui sont tombés l’envie, la haine, l’orgueil et l’hypocrisie, comme tombe la graine de moutarde placée sur la pointe d’une aiguille ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui fait entendre des paroles instructives, véridiques, sans rudesse, qui n’offense personne ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui ne convoite plus rien, ni en ce monde, ni en un autre, qui est détaché de tout, inaccessible au trouble ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui n’a plus d’attaches, que le savoir préserve des » pourquoi ? » qui a atteint la profondeur où la mort n’est plus ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui dans sa sérénité, sa paix inaltérable brille semblable à la lune sans tache, qui a tari, en lui, la source de toute joie ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a traversé la route boueuse, lemonde difficile à traverser du samasara, qui ayant achevé la traversée et atteint l’autre rive est réfléchi, ferme, exempt de doutes, d’attachements et satisfait ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui, délaissant tous liens avec les hommes, s’est élevé au-dessus de tout lien divin, qui est libéré de tous les liens ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a rejeté ce qui est cause du plaisir et ce qui cause de déplaisir, qui est impassible, délivré de toutes racines, le héros qui s’est élevé audessus tous les mondes ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.